Publié il y a 15 h - Mise à jour le 28.12.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 134 fois

CÉVENNES Les agents de l'ONF, au plus près des arbres à prélever

Dans la forêt du Rouvergue, au-dessus du pôle mécanique d'Alès

- François Desmeures

De l'Ardèche à Aire de Côte, les agents de l'Office national des forêts (ONF) Cèze-Cévennes gèrent 30 000 hectares de surface boisée et d'essences variées. En essayant de ne pas prélever, chaque année, plus que ce que la forêt peut régénérer, tout en assurant la diversification des essences. Exemple dans un pan de la forêt éclatée du Rouvergue, au-dessus du pôle mécanique alésien. 

Le responsable du secteur, Loïc Fontaine, explique le travail du jour, notamment sous les yeux du chef de l'unité territoriale Cèze Cévennes, David Massa • François Desmeures

Tchac ! Un coup de hachette dans l'écorce du pin. Puis, un coup de marteau qui scelle les initiales A.F. - pour administration forestière - sur une arbre à prélever. En ce matin de décembre, les agents de l'Office national des forêts Céze Cévennes évaluent les arbres qu'il faut garder et ceux qu'on peut abattre, dans une forêt du Rouvergue de 5 000 hectares divisée en plusieurs parcelles éloignées les unes des autres, de Molières-sur-Cèze à Saint-Jean-du-Pin, en pasant par La Vernarède. 

Ici, au-dessus du pôle mécanique, on est très majoritairement entouré de pins maritimes et de cèdres plantés à partir de 1982. "Mais les 30 000 hectares de l'unité territoriale sont composés de tous les étages de végétation, des taillis de chêne vert aux hêtraies sapinières du Mas de la Barque, explique David Massa, responsable de l'unité territoriale. Sur chaque secteur, on dispose d'un document d'aménagement qui détermine l'objectif de la forêt."

Technicien, Benjamin Audigier marque un arbre à abattre • François Desmeures

Les arbres prélevés sont ensuite commercialisés en "vente en ligne, ou directement par les services de l'ONF, poursuit David Massa, qui a créé une filière de bois façonné." Les bois de qualité sont destinés "au sciage et au bois d'oeuvre. Sinon, il part en bois énergie, ou pour le papier, vers l'usine de Tarascon." Le tout avec un principe : "On ne prélève en volume que l'accroissement annuel des arbres, uniquement ce que la forêt a produit en plus." Une "gestion durable" qui répond à l'augmentation de la masse, "5 à 6 m3 par hectare et par an". En gérant 25% de la surface boisée française, l'ONF met sur le marché 40% des arbres commercialisés. 

"L'accompagnement à travers la coupe de bois ne suffit pas", poursuit David Massa. Une part de la forêt se régénère seule mais, sous l'effet du réchauffement climatique, "nous sommes aussi dans l'obligation de planter aussi des essences d'Afrique du Nord". Même si les consignes dépendent aussi du terrain appréhendé, entre les injonctions d'amélioration du peuplement, de conservation de la biodiversité, etc. 

Le sceau officiel et exclusif de l'administration forestière • François Desmeures

À prélever, l'ONF sélectionne en premier lieu "les arbres fourchés, malvenus, cassés. Il faut faire une sélection en gardant en tête la future génération. En revanche, pour les scieurs, il faut un arbre d'une grande rectitude, si possible sans noeud." Les agents doivent ausi s'adapter à la biodiversité locale. Comme quand un secteur est ataqué par des insectes. "Il faut, certes, évacuer les arbres attaqués, mais aussi conserver quelques arbres morts ou en train de crever. Comme ça, si les insectes reviennent, les prédateurs sont déjà là." 

Dans ces 40 hectares en regénaration de la forêt du Rouvergue (avec un enjeu paysager côté Alès), les agents de l'ONF auraient dû intervenir plus tôt cet hiver. Mais - c'est une autre conséquence du changement climatique - "les arbres ne poussent plus aussi vite que ce qui avait été prévu". Mais ce sont quand même "50 à 60 m3 à l'hectare, grand maximum" qui doivent être prélevés dans cette parcelle de la forêt du Rouvergue, précise le responsable des lieux, Loïc Fontaine, aux agents. Un point rouge/orange indique un arbre à abattre ; un triange inversé, de couleur chamois, signale un arbre retenu pour un intérêt de biodiversité des lieux ; et un trait jaune marque un arbre d'exception. 

Le sceau de l'administration forestière, à la base d'un pin à prélever • François Desmeures

Désormais, chaque arbre désigné est géolocalisé et le sceau de l'administration forestière est également apposé à la base de l'arbre, afin que les agents puissent vérifier qu'il faisait bien partie du contingent à abattre, après passage des bûcherons. Ce sera le cas de tous les chênes rouges du lieu, espèce d'Amérique du Nord considérée comme invasive. Et d'une partie des cèdres qui, fin 2016, lors du passage précédent de la gestion, n'ont pas été traités. 

François Desmeures

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