CIMADE Les années passent, le constat reste le même
Ce matin, à l’occasion de la sortie du rapport d’activité annuel 2013 dans les centres de rétention, l’heure n’était pas à la fête. Ce nouveau rapport d’activité n’est ni plus ni moins qu’une prolongation de celui de 2012, ce qui désespèrent Fabienne Darritchon, Mylena Lachmanowits, Vissilia Bilak, permanentes à la Cimade et la responsable régionale de la rétention Murielle Mercier. « Au niveau national, il n’y a aucun changement. C’est une continuité de la politique de Nicolas Sarkozy. C’est complètement contraire aux dispositions européennes, les droits sont bafoués. On est sur une pente glissante », regrette Murielle Mercier.
Fabienne Darritchon s’attaque aux spécificités locales : « Depuis le 1er janvier 2013, 995 personnes ont été placées au centre de rétention de Nîmes. La moitié a suivi des mesures de réadmission vers l’Italie et l’Espagne. Cette année, on a constaté une recrudescence des roms en rétention ainsi que des prostituées ». Durant l’été, elles auraient été 70 à passer au centre de Nîmes. Et même sur les mesures que le gouvernement envisage de mettre en place pour protéger les prostituées, les membres de la Cimade sont sceptiques : « Ce sont encore des belles intentions annoncées par le gouvernement. Mais dans la réalité, ça ne va rien changer ». En moyenne, une personne reste 6 jours en centre de rétention. Il s’agit d’un homme dans 95% des cas, de 25 à 39 ans, et vient principalement du Maroc (38,6%), de Tunisie (25,9%), Algérie (8,3%).
TD