Les alésiens seront donc les premiers à découvrir jeudi Attila Marcel,  le dernier film du réalisateur français Sylvain Chomet, à qui ont doit notamment Les Triplettes de Belleville et l'Illusionniste. "Cette faveur est due à la volonté d' Alès Agglomération d'inscrire le cinéma dans son calendrier estival" explique Antoine Leclerc délégué général du Festival du cinéma d'Alès. "L'équipe du Festival donc été sollicitée pour organiser ce premier Festival Ciné été" (voir nos articles). "Or la période de fin août, à cheval entre les vacances et la rentrée des classes n'est pas beaucoup travaillée par la promotion et le film de Sylvain Chomet n'est programmé que pour début novembre... presque personne ne l'a donc vu aujourd'hui. Pour nous, ce calendrier constitue également une nouveauté et une totale inconnue. Mais nous  en sommes très heureux car il y a plusieurs films que nous n'avions pas pu présenter en mars dernier à cause de Cannes et qui sortiront avant la prochaine édition du Festival.

"Attila Marcel c'est aussi l'occasion pour le Festival Itinérances d'apporter un hommage discret , elle n'aurait pas aimé qu'il en soit autrement, à Bernadette Lafont dont ce fut le dernier tournage avant sa disparition cet été" (voir ici) poursuit Antoine Leclerc. Jeudi, le réalisateur viendra lui même présenter son film à Alès, accompagné  des comédiens Guillaume Gouix et Fanny Touron et de la productrice Claudie Ossard (Arizona Dream, 37,2° le matin, La cité des enfants perdus...). Un film charnière dans lequel Sylvain Chomet abandonne le mode de l'animation, même s'il en garde quelques traits. "J'ai été sur le tournage" explique Antoine Leclerc"et l'équipe technique était séduite par son approche visuelle et sa grande précision, dans chaque décor par exemple".

L'histoire est simple et décalée : Un jeune homme de 33 ans  vit dans un appartement cossu à Paris avec ses tantes, deux vieilles aristocrates qui l’ont élevé depuis ses deux ans et rêvent de le voir devenir pianiste virtuose. La vie de ce jeune homme muet n'est une longue routine, complètement isolée du monde extérieur. Un monde dont va surgir pourtant une voisine excentrique capable de faire remonter les souvenirs que le jeune homme a profondément enfouis en lui.

Un synopsis austère, aux allures de fable, mais qui va permettre de libérer toute la créativité du réalisateur. Les bribes du passé vues au travers les yeux d'un enfant de deux ans ne sont plus que couleurs, émotions et mouvement et font exploser le brouillard du quotidien. Les mélodies deviennent le support de visions magnifiques, sucrées ou acides, selon... En période de crise, Attila Marcel  agit comme un philtre étrange qui ouvre complètement le regard du spectateur et lui offre une grande bouffée d'oxygène...

Renseignement sur le festival et les avant-premières www.itinerances.org

Raphaël MOTTE

raphael.motte@objectifgard.com