COLLIAS Le sénateur Laurent Burgoa apporte de l’eau aux moulins du maire
Le second tour débute : pas celui des législatives, mais celui des communes du Gard du sénateur Laurent Burgoa. Dans ce cadre, le parlementaire était à Collias ce vendredi, avec de nombreux dossiers sur la table, dont un en particulier : la micro-centrale hydroélectrique portée par le maire Jonathan Pire.
Rendez-vous était donné à la Maison du castor et de la rivière, gérée par le Syndicat mixte des Gorges du Gardon. Un lieu pédagogique très fréquenté par le public scolaire, dans lequel une délégation du conseil municipal des jeunes du village attendait le sénateur, avec qui ils devraient visiter le Sénat l’année prochaine. Cependant, on aura très peu parlé des castors : le sujets de préoccupation concernent les cours d’eau de la commune, le Gardon et l’Alzon, et plus précisément les moulins, les seuils et le projet de micro-centrale hydroélectrique.
« Le maire a attiré mon attention sur la problématique des moulins, j’étais intervenu et nous avions pu obtenir grâce à l’abnégation du maire qu’ils ne soient pas détruits, commence Laurent Burgoa. Maintenant, il faut faire le suivi et s’assurer que la parole de l’État soit maintenue. » Mais le dossier le plus sensible concerne la micro-centrale hydroélectrique, « un projet qui me tient à coeur », dit le maire Jonathan Pire, projet qui, s’il semblait avoir bien avancé, a connu un coup d’arrêt récemment.
« J’ai eu une réunion de travail avec les différents partenaires lors de laquelle je m’attendais à un meilleur accueil », relate-il avec force euphémisme. « On nous donne la consigne d’accélérer sur les énergies renouvelables, et j’ai assisté à un changement de position brutal, je suis un peu écoeuré par la situation », reprend le maire. Résultat : à ce stade, le projet est « au point mort », regrette Jonathan Pire qui, et c’est un corollaire, ne veut pas araser les seuils sur le Gardon, « ce qui aurait des conséquences sur le seul captage d’eau de Collias », affirme-t-il.
« Le parlement a voté l’accélération des projets d’énergie renouvelable, ce projet s’intègre parfaitement dans ce cadre mais il rencontre des difficultés avec des partenaires qui au lieu d’appliquer la loi disent qu’il faut araser les seuils », pose le sénateur, qui voit dans cet exemple celui « du problème de notre République, gérée par la technocratie et l’administration centrale. »
La présidente du Syndicat mixte des Gorges du Gardon Dominique Andrieu-Bonnet rappellera qu’« il y a un problème légalement par rapport à ce seuil », sur un site très contraint par des exigences environnementales ou encore d’intégration paysagère. Des contraintes auquel le projet « répond à 90 % », souligne le maire. Laurent Burgoa lui proposera de « voir avec le préfet » ce qu’il était possible de faire. Ce sera entre deux visites : d’ici la fin du mois, le sénateur aura visité « 30 à 35 communes ».