Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 16.04.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 1103 fois

CORONAVIRUS L’annulation du festival d’Avignon aura aussi des conséquences dans le Gard

Marianne Casamance / CC BY-SA (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)

De nombreux festivals ont d’ores et déjà annoncé leur annulation cette année compte tenu de la crise sanitaire actuelle du coronavirus covid-19. C’est le cas notamment pour le Festival d’Avignon, In et Off, et même si Avignon n’est pas dans le Gard, les conséquences de cette annulation vont aussi s’y faire sentir.

Déjà, bref rappel de ce qu’est le Festival d’Avignon, ou plutôt de ce que sont les festivals d’Avignon. Celui qu’on appelle le In, d’abord, et sa quarantaine de spectacles chaque année sur trois semaines de juillet, principalement dans la cour d’honneur du Palais des papes, mais pas seulement : des spectacles sont aussi délocalisés pour certains dans le Gard, à la Chartreuse de Villeneuve notamment. Ses retombées économiques sont estimées à 20 à 25 millions d’euros annuels.

En même temps, il y a le Off, celui qui attire le plus de monde avec ses plus de 1 500 spectacles répartis dans une foultitude de théâtres de toutes tailles répartis dans la Cité des papes. Là, les retombées économiques sont estimées à 80 millions d’euros par les organisateurs de l’événement. Voilà qui représente un gros gâteau de 100 millions d’euros pour l’économie locale, et pas simplement avignonnaise.

« Une épreuve qui se rajoute à l’épreuve »

Pour le Gard rhodanien par exemple : ici, on est frontalier du département de Vaucluse, et d’Avignon. « La restauration, les gîtes, les campings et les hôtels vont être touchés par toutes les annulations, mais le festival d’Avignon est un des gros pourvoyeurs de trésorerie pour les entreprises du bassin, ce n’est pas neutre », explique le président de la délégation Gard rhodanien de la CCI du Gard, Philippe Broche.

« L’annulation, évidemment compréhensible, du Festival d’Avignon constitue, pour tout notre bassin de vie, une épreuve qui se rajoute à l’épreuve », estime de son côté l’Agglo du Grand Avignon, à cheval sur le Vaucluse et le Gard, dans le compte-rendu de la réunion de crise organisée mercredi entre les collectivités locales et les chambres consulaires sur le sujet.

Le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Gard (UMIH), Gérard Hampartzoumian, ne dit pas autre chose, incluant le festival d’Avignon dans « les grands événements qui habituellement permettent de se refaire » une trésorerie, avec, entre autres, les ferias de Nîmes. Et en ce qui concerne le Festival d’Avignon, pas que dans le Gard rhodanien, les hôtels de l’Uzège notamment étant également concernés.

Sans compter que l’annulation du festival d’Avignon s’accompagne de celle du festival du théâtre de rue Villeneuve en scène, programmé lui aussi en juillet, juste en face d’Avignon, dans la plaine de l’abbaye de la cité cardinalice. Un festival plus petit certes, mais qui a réussi l’année dernière à attirer plus de 14 000 visiteurs dans une ville d’environ 12 000 habitants. De quoi habituellement permettre à Villeneuve de capter une partie de la manne avignonnaise.

Plus largement, l’annulation des festivals est un nouveau coup dur pour les professionnels de l’hôtellerie. Gérard Hampartzoumian prend l’exemple de son hôtel, à Uzès, touché de plein fouet par l’annulation du festival Uzès danse, programmé en juin prochain : « D’habitude mon établissement est plein avec ce festival, donc ça fait des dégâts. »

« Un gros manque à gagner »

Y compris hors du secteur purement lié à la culture et au tourisme. Philippe Broche est bien placé pour le savoir, lui qui avec son entreprise de communication a l’habitude de travailler pour le festival, en concevant des affiches, tracts et dépliants. « Pour nous, c’est un gros manque à gagner, de l’ordre de 15 à 20 % de chiffre d’affaires », souffle-t-il, évoquant également une perte moins quantifiable, celle du relationnel avec ses clients qu’il a l’habitude d’inviter au festival.

Bref, les conséquences des ces annulations dépassent largement le monde de la culture, même si ce secteur est le premier sinistré. D’ailleurs, « les quatre collectivités (Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, Département de Vaucluse, Agglomération du Grand Avignon et Ville d’Avignon, ndlr) maintiendront leurs aides au tissu culturel, en particulier pour les festivals, notamment en fonction des charges fixes et des engagements déjà actés par les organisateurs et de l’absence de recettes en billetterie », est-il précisé dans le compte-rendu de la réunion de crise de mercredi. 

Et les protagonistes d’ajouter que « l’aide d’aujourd’hui est un investissement pour le futur, sans quoi ces manifestations qui sont des générateurs d’activités et d’emploi pour le territoire, seraient mises en péril. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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