Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 17.12.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 390 fois

DÉPARTEMENT Martin Delord : « C’est le meilleur budget depuis cinq ans ! »

Martin Delord, vice-président socialiste en charge des Finances du Département (Photo : Coralie Mollaret) - Jean-Mathieu CAZENOVE

Ce mardi à 9 heures, les conseillers départementaux examinent le budget 2020. À quatre mois des Municipales, les élus de Droite et du Centre s'abstiendront-ils sur l'exercice, permettant ainsi son application ?

Objectif Gard : M. Delord, vous êtes vice-président aux Finances du Département. Quelle saveur a ce budget 2020 ? 

Martin Delord : Honnêtement, c’est le meilleur budget que l’on ait fait depuis cinq ans. Beaucoup d’efforts ont été faits pour réduire les dépenses, même s’ils ne peuvent pas satisfaire tout le monde. Cela nous a permis de contenir nos dépenses de fonctionnement, comme l’exige le pacte de Cahors (pas plus de 1,2 % de hausse) tout en assumant l’augmentation de nos dépenses obligatoires, comme la prise en charge des mineurs étrangers avec 12 M€ cette année. 

Lorsque vous construisez un budget primitif, par quoi commencez-vous ? 

Généralement, on regarde ce qui a été fait l’année dernière pour ne pas se faire piéger. Vous avez bien vu ce qu’il s’est passé avec les mineurs étrangers. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles, comme 97 % des investissements sur les routes du Gard qui ont été réalisés en 2019. Ensuite, on regarde nos dépenses. Celles imposées par l’État (RSA, APA…) puis celles qui relèvent de notre propre politique, là où le président Denis Bouad et sa majorité veulent s’engager en particulier.

Quelles sont les principales dépenses du Département pour 2020 ? 

Nos dépenses de fonctionnement devraient s’élever en 2020 à 805 M€, soit une progression de 3,2 % en 2019. C’est principalement dû à l’évolution des ressources humaines. On augmente le budget des pompiers de 0,92%. Cela correspond à l’inflation et aux recrutements nécessaires. Ça fait tout de même 381 000€ de plus. Concernant le social (la petite enfance, les personnes âgées, le handicap, NDLR), soit 475 M€, il est en hausse de 3%. Il y a aussi le budget des Maisons d'enfants à caractère social (MECS) qui augmente de 3 M€ pour s’établir à 34,5 M€. 

Que répondez-vous aux syndicats qui attendent des mesures concrètes pour les agents ? 

Nous faisons ce que nous pouvons en fonction de nos moyens et c’est déjà pas mal. Par exemple, il y aura cette année une vague de 50 titularisations dans les collèges, une prise en charge des abonnements du Tram’bus à 90% pour les agents qui vont travailler à Nîmes, et une prime à la mobilité pour six agents des routes dont le centre a été restructuré. 

Du coup, quelles économies avez-vous prévues pour amortir ces dépenses ? 

Le budget du site Pont du Gard baisse de 500 000 €. On se désengage aussi des syndicats de bassin (900 000€), la compétence GEMAPI relevant désormais des intercommunalités. On continuera toutefois d'aider ces structures dans leurs investissements. Ensuite, des efforts de rigueur sont demandés à tout le monde. N'oublions pas aussi que, dans le cadre du plan pauvreté, certaines de nos dépenses ne sont plus soumises au pacte de Cahors. 

Concernant les investissements ? 

Le budget 2020 s’établit à 137,6 M€, soit une hausse de 4% par rapport à 2019. On débloque 18 M€ pour le collège de Remoulins. On augmente de 7 M€ le budget sur les routes avec un gros focus sur les "voies vertes". Concernant la dette, on prévoit une hausse de l’encours de la dette (entre les emprunts et les remboursements) de 30 M€ pour 2020. Franchement, si j’appartenais à l’opposition, je n’aurai pas de mal à voter ce budget. 

Toutefois, l’opposition vous demande de baisser la fiscalité. Allez-vous le faire ? 

Non, on ne peut pas le faire. Vous savez, on a augmenté une fois la fiscalité de 10% sur le foncier bâti. Les audits privés que nous avions commandés prévoyaient deux hausses. Ce que nous avons refusé de faire. On fait des efforts de gestion et de réduction des dépenses. Ça a été le cas avec la restructuration des centres routiers en passant de 37 à 25 et bientôt avec les centres sociaux. Après, n’oublions pas que nous sommes dans un département qui est l’un des plus pauvres de France. On doit trouver le juste équilibre. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret

corlaie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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