DÉPARTEMENTALES Le Bon Sens Gardois appelle au "Front républicain"
Dans le Gard, le Front National est en duel avec le PS sur huit cantons. L'équipe du Bon Sens Gardois a appelé ce soir au "Front républicain", malgré le "ni-ni" prôné par le président de l'UMP Nicolas Sarkozy.
Jean-Paul Fournier, Laurent Burgoa, Franck Proust… Des rebelles de l'UMP ? Ce soir, à la faveur d'une conférence de presse post premier tour, le Bon Sens Gardois a appelé leurs candidats et électeurs à "battre le Front National" en cas de duel FN/PS. Une position qui va à l'encontre de celle prise par le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, qui a décidé, hier soir, d'opter pour le "ni-ni" : ni PS, ni FN.
Duel PS/FN : huit cantons concernés
Dans le Gard, le FN est présent dans 22 cantons et, est en duel face au PS sur huit territoires : Roquemaure, Bagnols, Quissac, Pont-Saint-Espirt, Beaucaire, Calvisson. Plus "juppéiste" que "sarkozyste", Laurent Burgoa, leader de la droite pour le scrutin assume son choix : "les gens attendent des politiques qu'ils fassent des choix. J'appelle donc à voter contre le Front National". Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier n'y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire tout "le bien" qu'il pense du parti de Marine Le Pen : "vous avez vu leurs tracts ? Il n'y a aucune proposition pour le Gard. Je peux comprendre la colère de certaines personnes, mais parfois on vote FN parce qu'on nous a volé une mobylette la veille…". Même diatribe du coté d'Yvan Lachaud, le président UDI de Nîmes Métropole qui dénonce le comportement des élus FN au Colisée : "vous les voyez au conseil communautaire, ils sont contre tout. Ils ne sont pas dans la construction, mais dans la destruction".
La droite se maintient dans les triangulaires
Le discours de la droite gardoise fait écho à celui de Jean Denat, président PS du conseil général : "Le FN est une imposture, il n'a pas de programme pour le territoire. Demain, les électeurs auront le choix entre l'expérience et l'illusion". D'ailleurs, la Majorité départementale qui a créé la surprise en se maintenant au second tour sur le canton de Saint-Gilles. A travers un communiqué, le binôme s'est désisté au profit de l'UMP Eddy Valadier qui, le 29 mars, fera face au FN.
Concernant les triangulaires dans lesquelles la gauche, le FN et le droite sont imbriqués : "nous maintenons nos candidats qui ont réussi à faire 12,5% des inscrits", affirment à l'unisson Yvan Lachaud et Jean-Paul Fournier. La gauche est présente dans quatre triangulaires avec la droite : Rousson, Uzès, Alès 1 et Nîmes 2. "Sur Nîmes, nous allons convaincre les abstentionnistes de voter pour Marc Taulelle et Rose Da Costa. Nous avons vérifié sur les cahiers d'émargement, et il nous reste encore des réserves de voix". Idem sur les cantons d'Uzès et d'Alès 1, face au socialiste Denis Bouad et au communiste Jean-Michel Suau. Pour Rousson, le candidat non étiquette De Faria est libre de ses choix.
La victoire se joue dans un mouchoir
Enfin, ce soir, les leaders du Bon Sens Gardois ne se sont pas aventurés sur le terrain de la "politique fiction", se contentant d'affirmer : "nous sommes confiants et nous pouvons gagner dimanche". Sur Aigues-Mortes, Saint-Gilles et Marguerittes, les jeux ne sont pas faits pour la droite. Jean Denat a lui-aussi appelé au "Front républicain". Un échange de bons procédés pour les formations politiques, certes adversaires mais qui défendent "un projet pour le Gard et les Gardois".
Coralie Mollaret