ÉDITORIAL 17 janvier 1975 - 24 novembre 2022 : deux jours historiques pour toutes les femmes
Le sujet localement n'a pas retenu l'attention qu'il mérite et pourtant.
Hier jeudi, certes Aymeric Caron est reparti bredouille de l'Assemblée nationale sur sa proposition de loi pour abolir la corrida, mais l'ensemble de ses autres collègues ont pris part à un vote historique sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Une fois n'est pas coutume : de Droite, de Gauche, de l'extrême-Droite à l'extrême-Gauche, un certain consensus a régné au moment d'apporter son vote favorable à l'inscription de l'IVG dans la constitution. Par 337 voix contre 32, le débat est clos. Les élus se sont accordés sur la rédaction d'un article unique : « La loi garantit l'effectivité et l'égalité d'accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse ». Pas de risque donc en France de se retrouver comme aux États-Unis avec une remise en cause du droit à l'avortement. Désormais, aucun espèce d'ayatollah opposé à l'avortement ne pourra le contester. Ouf. Les associations opposées à l'IVG font grise mine. On peut les comprendre. D'habitude, elles trouvent du réconfort auprès des lepénistes ou de la Droite dure. Pas cette fois, et c'est tant mieux. Après la loi Veil un certain 17 janvier 1975, presque 50 ans plus tard, le 24 novembre 2022 restera comme un grand jour pour les droits des femmes. Même s'il reste encore quelques étapes. La première et la plus importante : le Sénat. Indispensable pour une réforme constitutionnelle. Toute proposition de loi constitutionnelle doit en effet être votée dans les mêmes termes par les deux assemblées. Ce n'est pas encore totalement gagné d'autant que la majorité de la rue de Vaugirard est à Droite. Mais la responsabilité est tellement immense que les sénateurs ne peuvent pas devenir la honte du pays...