ÉDITORIAL Le gros orage va passer
Bien sûr qu'on y va tout droit au reconfinement ! Mais comment faire autrement ? Si le président de la République prend la parole ce mercredi soir, ce n'est pas pour son plaisir personnel mais parce que la situation est grave. Alors oui, c'est vrai que c'est pénible et injuste. Et on peut dire sans être trop critique que le déconfinement a probablement été mal appréhendé. La réalité aujourd'hui c'est que cette nouvelle vague de covid-19 a gonflé sournoisement mais puissamment. Elle est désormais là. Et ça se voit. Prenons le Gard. À hier soir, 230 personnes étaient hospitalisées dans notre département. Un chiffre qui connaît une véritable explosion. Vendredi dernier, au dernier pointage de l’Agence régionale de santé, elles n'étaient « que » 171. Au printemps dernier, lors de la première vague notre territoire n’avait au pire jamais dépassé les 151 hospitalisations. Idem pour les réanimations : 49 personnes y sont placées à ce mardi soir dans le Gard, contre 36 vendredi dernier. Là aussi, il s’agit d’un triste record pour notre département. Au plus fort de la première vague, le Gard n’avait pas dépassé les 43 réanimations. On peut donc taper sur Emmanuel Macron ou le Gouvernement, rien n'y pourra rien changer. Et franchement, est-ce qu'un autre président ou un autre Gouvernement aurait fait ou ferait mieux ? Est-ce qu'un autre pays européen a trouvé la recette miracle ou une quelconque panacée ? Non. Tous nos voisins envisagent un reconfinement ou l'ont mis en place de façon graduée. Est-il un pays dans le monde qui soit épargné ? Probablement ceux qui ont peu de population, ne vivent pas au rythme des pays industrialisés ou préfèrent volontairement s'abstenir de dire la vérité. Et maintenant, on fait quoi ? Et bien on riposte ! Comme au printemps. En trois semaines de confinement, les mortifères résultats avaient commencé à se stabiliser. Puis à baisser. Faisons-le pour les personnels soignants. Pour nos anciens. Pour tous les fonctionnaires du quotidien, les employés de tous crins indispensables au bon fonctionnement de notre société. Pour nos enseignants pour lesquels le Gouvernement n'envisage pas de changements particuliers ni pour les enfants accueillis. Pour tous ceux qui demain auront - provisoirement ?- perdu leur boulot, leur vie. Leur famille ? Et même s'il ne se présente pas comme une coruscante poudre de perlimpinpin, le vaccin n'est pas loin, semble-t-il. Il entr'ouvre la porte de l'espoir de revivre normalement. Du revivre ensemble. Soyons donc patients. Le gros orage va passer. Nous les Gardois on est habitués avec les satanés épisodes cévenols. Y'a pas de raison, on va s'en sortir.
Abdel Samari