Les chiffres de Médiamétrie publiés jeudi dernier sont révélateurs d'une réalité française : les radios publiques sont plébiscitées par les Français. Et enchainent records sur records. Ainsi, depuis septembre dernier, date de début de la dernière mesure par l'organisme certifié, France Inter est la première radio de France. Une position dominante, insolente, parce que la radio égale son meilleur niveau historique. En deuxième place du podium, on retrouve France Info qui s'impose aussi efficacement face au mastodonte RTL. Comment expliquer ces résultats exceptionnels ? Il y a indéniablement un rapport de confiance parfaitement établi entre le service public et les auditeurs. Las, peut-être des commentaires, des débats interminables sur les mêmes sujets racoleurs et d'extrême-droite, une bonne partie des Français veut retrouver un peu de sens quand il écoute la radio à la maison, en voiture ou dans les transports en commun. Probablement aussi que les Français ne sont pas si dupes que cela de l'agenda médiatique, économique et politique des TV et radio de la galaxie Boloré. Qui passent beaucoup de temps à critiquer le service public d'informations. Ainsi, les auditeurs recherchent davantage qu'hier une parole sérieuse, authentique et fiable. C'est l'expression d'une culture politique chez les citoyens, assurément. Intéressés par le débat politique. Et qui souhaitent être éclairés honnêtement sur les enjeux du pays... En tout état de cause, même s'il s'agit d'une photographie des audiences radiophoniques en cette fin d'année 2024, ces bons scores montrent la voie, dans ces temps troublés et incertains, où la diffusion de fake news est à son paroxysme, de l'indispensable nécessité de s'appuyer encore longtemps sur un service public fort et indépendant. L'avenir le dira.