Publié il y a 2 h - Mise à jour le 25.09.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 202 fois

ÉDITORIAL Les contradictions du Parti socialiste face au RN

Photo : Thierry Allard

Est-ce que les députés PS sont les otages du sectarisme, de la duplicité et de l’insincérité d’une Gauche comme le dit Marine Le Pen ?

Comment se comporter avec les députés RN ? C'est la question cruciale de tous les mouvements politiques se considérant dans l'arc républicain. En effet, lors du second tour des législatives anticipées, ils se sont tous associés dans une stratégie de désistement pour empêcher le parti de Marine Le Pen d'accéder à Matignon. Dans la foulée, lors des votes pour les présidences de commission, ils ont aussi fait en sorte d'écarter les parlementaires d'extrême-droite. Et maintenant ? Alors que le Premier ministre et son gouvernement sont en place, comment doit faire la nouvelle coalition pour s'éviter une motion de censure ? Nécessité faisant loi, ils sont obligés de composer avec les désidératas de Jordan Bardella et consorts. Si et seulement si le Nouveau Front populaire, dans son ensemble, accepte de mêler ses voix avec celles du Rassemblement national pour faire tomber le gouvernement. Cette épée de Damoclès place la nouvelle équipe gouvernementale dans une situation fragile. Elle est sous surveillance. Mais ce n'est pas logique. Puisque par exemple, dans le cadre de la niche parlementaire des frontistes dans quelques semaines, le Parti socialiste a annoncé hier qu'il ne voterait pas en faveur de la proposition de loi du RN abrogeant la fameuse réforme des retraites qui a mis plusieurs millions de Français dans la rue. Est-ce que les députés PS sont les otages du sectarisme, de la duplicité et de l’insincérité d’une gauche comme le dit Marine le Pen ? Ou droit dans leurs bottes ? Si c'est la dernière option, il n'est donc pas envisageable alors que ce même Parti socialiste envisage une motion de censure avec le RN. Sinon, ce n'est à plus rien y comprendre. Les électeurs ont, dans une écrasante majorité, tous partis politiques confondus, voté contre les dernières actions politiques de l'ex-majorité présidentielle, notamment la réforme des retraites. Difficile de leur expliquer ensuite que l'on refuse à la première occasion de faire tomber cette nouvelle loi considérée par beaucoup comme injuste. Et ensuite de venir dire que Michel Barnier et son gouvernement doivent tomber même s'il faut se boucher le nez en acceptant les voix de Marine Le Pen. Nous ne sommes plus à une contradiction près dans ce temps politique si bizarre. Si on pouvait au moins accorder parfaitement son violon... Parce que là, ça sonne faux. 

Abdel Samari

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