ÉDITORIAL Pas-de-Calais - Gard : même combat sous les pluies diluviennes
Alors que Météo France a placé à nouveau le Pas-de-Calais en vigilance rouge hier mardi, les habitants imaginent le pire. Ils ont raison.
Sous nos yeux, les images sont terribles. Nous ne sommes pas au Moyen-Orient mais bien en France, dans le Nord, sous les eaux depuis plusieurs jours. Des visages fermés, des gens qui ont tout perdu. Cela nous rappelle quelque chose ici dans le Gard. Alors que Météo France a placé encore le Pas-de-Calais en vigilance rouge hier mardi, les habitants imaginent le pire. Ils ont raison. Les prévisionnistes annoncent un épisode potentiellement supérieur aux crues de la semaine passée... Mais comment cela peut-être possible ? Alors que l'on compte déjà au moins 10 000 sinistrés, 5 000 habitations touchées avec un bon millier de personnes évacuées selon la préfecture du département. Sans compter les artisans, commercants et petites entreprises en danger après les dégâts des eaux. Immédiatement, les services de l'État avec l'aide du président de la République, qui s'est rendu sur place, ont déclenché le classement de toutes les communes qui l’ont demandé en catastrophe naturelle. Un fonds d’urgence de soutien de 50 millions d’euros à destination des collectivités est aussi activé. En attendant, la vie s'est arrêtée soudainement. Et elle mettra de longues semaines, si ce n'est des mois, à retrouver une activité normale. Les assurances seront mobilisées bien entendu pour soutenir ceux qui ont tout perdu. Mais tout cela ne suffira pas à combler les pertes et à rassurer la population. Est-ce encore en lien avec le changement climatique ? Les experts ne se mouillent pas. Il s'agit semble-t-il d'un phénomème rare, exceptionnel. Une chose est certaine, le cumul de pluie à l’échelle du département a atteint un niveau historique pour un mois de novembre. Tant par son intensité que sa durée. Et les sols gorgés d'eau n'ont pu absorber l'ensemble. Alors, c'est bien la question de l'adaptation face à ces aléas climatiques qu'il faut désormais avoir en tête. Des travaux ont permis probablement de recueillir une partie de l'eau et d'atténuer la catastrophe. Mais de façon bien trop faible pour éviter cet épisode intensif de ruissellement. Dans le Nord comme dans le Sud, la France n'échappera pas aux risques naturels. Et comme les Gardois, les Pas-de-Calaisiens resteront marqués à jamais.