ÉDITORIAL Pissevin : quand la police républicaine réinvestit les quartiers
Sans mettre un policier derrière chaque citoyen, il suffit de croire et d'investir dans sa police républicaine.
"Pas de peur avant d'avoir mal." Le préfet du Gard hier soir sur le plateau du Club Objectif Gard est revenu sur la situation de Pissevin un an après la succession de drames et la mort du petit Fayed sous fond de trafic de drogue. Le représentant de l'État venait d'arriver depuis moins de 24 heures et déjà la réalité de Nîmes le rattrapait. Un an plus tard, Gérald Darmanin n'est plus ministre de l'Intérieur. Qu'importe, ses directives ont porté leurs fruits. Les forces de l'ordre ont fait un sacré boulot pour démanteler une bonne partie des points de deal et apporter une meilleure sécurité aux habitants. Chaque jour suffit à sa peine, pourrait dire Jérôme Bonet dans une approche pragmatique et lucide. Lui, l'ancien patron de la police judiciaire et d'Europol, habitué davantage à l'enquête minutieuse plutôt qu'au tapage médiatique. Avec la meilleure volonté du monde, il n'a toutefois rien pu faire pour échapper à l'incendie du nouveau poste de police de Pissevin, véritable signal d'une reconquête républicaine. Cependant, à son crédit, l'enquête a rapidement progressé et deux suspects en lien avec ce feu volontaire ont été arrêtés. En ce qui concerne ce poste de police, il est toujours d'actualité et ouvrira bientôt, un engagement de l'État qui sera respecté. Cette volonté, cette pugnacité, le préfet du Gard en a fait la démonstration avec des chiffres parlants. Les moyens qu'il a pu obtenir du ministère de l'Intérieur ont fait leur preuve avec des dizaines d'interpellations, une délinquance à Nîmes qui a chuté de 9% en moins d'un an et un nombre d'écrous en progression de 30%. Harceler le marché de la drogue par la présence et l'enquête, la clé de la réussite alors ? La pression a baissé indéniablement. Même sur les chantiers de la rénovation urbaine. Ainsi, alors qu'il y a quelques mois, la municipalité et les entreprises faisaient part, auprès des services de l'ANRU, de la nécessité de débloquer des fonds pour sécuriser les chantiers. Il semblerait, selon Jérôme Bonet que les crédits affectés ne sont pas nécessaires à ce stade. Aucun chantier en cours ne nécessiterait de dépenses en matière de sécurité. Finalement, un peu comme durant les Jeux Olympiques à Paris, depuis des années, les politiques se creusent la tête pour savoir comment régler le problème de la délinquance du quotidien. Il n'y a pas de secret. Sans mettre un policier derrière chaque citoyen, il suffit de croire et d'investir dans sa police républicaine. Avec un peu plus de moyens, les forces de l'ordre peuvent faire quelques petits miracles...