ÉDITORIAL RN nouvelle version : trahison et compromission au programme
C'est cela la nouvelle Droite nationaliste ? Faire table rase du passé, d'une histoire, d'une famille politique pour quelques circonscriptions ?
La honte. Éric Ciotti, seul contre tous, s'accroche à son fauteuil de président des Républicains. Comment est-ce possible ? Hier soir encore, il contestait la décision de tous les membres de la direction de son parti qui, à l'unanimité, lui ont demandé de rendre son tablier. Ils ne sont pas les seuls. Des maires historiques comme Jean-Paul Fournier, des députés et bien d'autres Républicains lui font la même demande. Mais lui, qui rappelons-le n'est que député des Alpes-Maritimes, ne veut rien entendre. Ce n'est même plus la question de son alliance avec le Rassemblement national qui est en jeu. Elle est tout à fait logique avec ses prises de position depuis des années. C'est le manque exceptionnel de dignité. Imaginons que le tribunal lui donne raison ! Vous n'avez peut-être pas suivi, mais Éric Ciotti a fait appel au président du tribunal judiciaire de Paris pour l'autoriser, en qualité de président des Républicains, à assigner d'heure à heure sa remplaçante Annie Genevard et le candidat aux Européennes François-Xavier Bellamy. L'audience est fixée aujourd'hui à 11h pour le confirmer, ou non, dans sa position de président. Imaginons donc que la juridiction parisienne lui donne raison : que va-t-il faire ? Des réunions tout seul ? Des déplacements sur le terrain sans aucun élu ? C'est cela la nouvelle Droite nationaliste ? Faire table rase du passé, d'une histoire, d'une famille politique pour quelques circonscriptions ? Car du côté de l'extrême-droite, on a aussi un épisode de fratricide qui vaut son pesant d'or. Marion Maréchal vient d'assassiner politiquement Éric Zemmour sur la place publique. Lui qui espérait convaincre les Français que le grand remplacement était en marche, il vient de le vivre dans son propre mouvement. L'arroseur arrosé aura bien du mal à s'en remettre. Localement, Marc Taulelle, référent Reconquête, fait savoir qu'il suit la nièce Le Pen. Et attend avec une certaine gourmandise sa lettre d'exclusion de la part de Zemmour. Sauf que l'ensemble du bureau gardois est derrière l'élu nîmois... Il ne va donc rester pas grand-monde à Reconquête. Finalement, dans toute cette histoire, une réflexion surgit. On pensait que la France était la seule raison de leur existence. Mais de quelle France on parle ? Celle de la trahison ? Des compromissions ? Pour s'imposer à Matignon, le RN nouvelle version est certes favori. Mais le spectacle proposé depuis trois jours pourrait convaincre des électeurs amers de passer leur chemin...