ÉDITORIAL Soutien à l'Ukraine : Emmanuel Macron trace un chemin avec la bénédiction des députés
L'envoi des forces françaises sur le sol ukrainien ouvrirait le champ des possibles. Mais la guerre, n'y sommes-nous pas déjà ?
Les parlementaires à l’Assemblée nationale se sont exprimés hier, mardi, sur le soutien plein et entier à l'Ukraine. Un vote largement favorable avec 372 voix pour et 99 voix contre. Une réponse des députés aux initiatives du chef de l'État pour soutenir Kiev. À l'exception du Rassemblement national, qui s'est abstenu et de La France Insoumise et du PCF qui ont voté contre. Pourquoi ? Fabien Roussel, président du Parti communiste, explique que cette nouvelle étape risque de fragiliser toute tentative d'apaisement. Et d'accentuer un peu plus le conflit vers une hypothétique Troisième Guerre mondiale. Sur le front économique, c'est aussi selon lui, la porte ouverte à un dumping social que les Français ne souhaitent pas. La présidente du groupe RN à l’Assemblée considère, de son côté, que l'accord voté ne pourra être tenable ni financièrement, ni militairement, ni industriellement. Comme le PCF, elle pense qu'il est venu le temps de négocier avec les différents acteurs. Mais négocier quoi ? Avec qui ? Le patron du Kremlin ? Qui crache sur la France et l'Europe... Qui n'a qu'une obsession depuis plus de deux ans : obtenir coûte que coûte le territoire ukrainien. Et après ? Vladimir Poutine et son armée s'attaqueront à qui ? À la Pologne ? Le plan de soutien, notamment les 3 milliards d'aide militaire proposés par Emmanuel Macron sont salutaires. Il est l'un des seuls dirigeants internationaux (à ce jour) à défier ouvertement l'autorité imposée au monde par la Russie. Bien sûr que ses récentes déclarations peuvent faire peur. L'envoi des forces françaises sur le sol ukrainien ouvrirait le champ des possibles. Mais la guerre, n'y sommes-nous pas déjà ? Sur Internet, sur les réseaux sociaux, dans la vie réelle avec des soutiens à la Russie dans le monde politique et économique, ici en France. Une guerre numérique engagée depuis 2017 déjà avec une volonté manifeste de faire vaciller les démocraties européennes. Et que dire des menaces verbales depuis des mois de Vladimir Poutine... Et les innombrables provocations et les propos peu élogieux contre la France et l'Europe. Est-ce acceptable ? Les nationalistes en France devraient être vent debout... A contrario, ils ont le courage de ne rien faire. L'audace de ne pas se laisser faire est finalement l'apanage de peu de grands de ce monde...