Publié il y a 28 jours - Mise à jour le 24.10.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1683 fois

ÉDITORIAL Temps orageux pour les collectivités locales

Michel Barnier

Le Premier ministre Michel Barnier 

- Photo MaxPPP

Face à la décentralisation forcée, les municipalités n'ont plus le choix.

Seriez-vous d'accord pour une ponction de votre salaire, sans négociation, pour soulager la dette de l'entreprise qui vous emploie ? Certainement pas. Et pourtant, au niveau de l'État, c'est la méthode adoptée par le gouvernement Barnier pour trouver de nouvelles sources d'économies afin de soulager les tensions financières. Ainsi, les collectivités territoriales vont passer au régime. Tout de suite et maintenant. Dans le budget 2025, les deux plus grandes villes du Gard vont souffrir. Arles aussi. Villes et intercommunalités confondues. Jean-Paul Fournier va devoir se creuser la tête avec son directeur général des services pour compenser les 5 millions de dotations en moins. Du côté de l'Agglomération, même sentence, la baisse est de près de 2 millions d'euros. Alors que Nîmes métropole a déjà quelques difficultés financières passées difficiles à résorber, comment faire avec cet argent qui s'est volatilisé par un coup de crayon à Paris ? La capitale des Cévennes n'est pas mieux considérée. Elle va devoir trouver 3 millions d'économies pour faire face à ses dépenses. Du côté d'Arles, entre la Ville et l'Agglo, c'est 3 millions à trouver. Une équation bien compliquée. Il est quand même regrettable de constater qu'au moment même où les Français réclament des services publics de proximité pour lutter contre les maux de la société, on crée les conditions dans tous les territoires pour arriver à l'exact contraire. Il sera difficile ensuite de demander aux élus locaux un engagement en matière de rénovation énergétique, d'accès à la culture et au sport, d'accueil des enfants, de mobilité pour tous, etc. Qui seront les premiers touchés par cette dégradation des services publics du quotidien essentiels à la population ? Certainement les plus fragiles... Pas de démagogie, bien sûr que c'est probablement un crève cœur pour le Premier ministre de devoir demander à toutes les collectivités de se serrer la ceinture, mais est-ce la bonne méthode alors que les partis extrêmes sont aux portes du pouvoir ? À un an et des poussières des municipales, les maires attendaient sûrement un meilleur renvoi d'ascenseur. Eux qui compensent depuis des années les lacunes de l'État. Il suffit de voir par exemple l'engagement de la ville de Nîmes en matière de police municipale. Le nombre impressionnant d'agents recrutés pour venir pallier la baisse des effectifs dans la police nationale. Face à cette injustice, quels sont les leviers ? Il n'y en a pas. Face à la décentralisation forcée, les municipalités n'ont plus le choix. D'autant qu'elles doivent produire un bilan annuel équilibré. Reste à espérer que l'orage passe vite...

Abdel Samari

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