ÉDUCATION Personnel, salaires, covid... Le syndicat FSU fait sa rentrée
Jeudi, le syndicat FSU (Fédération syndicale unitaire) a réuni la presse locale pour faire un point quelques jours après la rentrée. Manque de personnel, revalorisation salariale, protocole sanitaire liée à la pandémie, les représentants préparent la manifestation du 23 septembre.
Après quelques jours d’école, le syndicat FSU dresse un bilan de cette rentrée 2021 et relève plusieurs points. "Outre la situation budgétaire, les problèmes que l’on veut soulever concernent les postes oubliés dans le Gard. L’administration n’a pas travaillé sur la réalité des besoins qui pourraient être comblés avec les effectifs existants", démarre Emmanuel Bois, secrétaire départemental FSU. Ce dernier regrette dix postes vacants dans les collèges gardois en EPS (Éducation physique et sportive). "Beaucoup trop de postes ont été bloqués pour des stagiaires, plus que ce qui était prévisible donc il y a des postes non pourvus", justifie-t-il. "70% des établissements du second degré n’ont pas pu démarrer avec un effectif complet dans le Gard", tient à compléter Jérôme Amicel, professeur au lycée Philippe-Lamour.
Ce qui préoccupe particulièrement ces représentants syndicaux c’est d’obtenir une revalorisation salariale. "Le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, annonce qu’aucun professeur ne sera payé moins de 2 000 € net par mois, ce qui laisse penser qu’il a la solution miracle. En ce moment, il faut avoir fait entre 15 et 17 ans de carrière pour avoir ce salaire", s’étonne Emmanuel Bois. D’après les chiffres annoncés par le syndicat, sur un classement de 15 pays européens, la France arrive en avant-dernière position concernant le salaire brut moyen d’un professeur après 15 ans de carrière avec 2 600 € pour une moyenne européenne établie à 3 219 €. "Il y a un gel du point d’indice depuis 10 ans. Alors on appelle à se mettre en grève le 23 septembre", annonce Myriam Vermale, directrice de l’école maternelle Mandajors à Alès.
Un mouvement organisé avec les autre syndicats enseignants : CGT, FO, Solidaires ou encore Sud. "Une revalorisation est annoncée en février de 15 à 60 € par mois, deux mois avant l’élection présidentielle, mais elle n’a pas été négociée avec les syndicats", reproche Emmanuel Bois. Pour le corps éducatif, cette rentrée s’est encore effectuée dans un contexte sanitaire particulier. Dans le premier degré, le protocole est simple : dès qu’un élève est déclaré positif au covid-19, c’est toute la classe qui est placée à l’isolement durant une semaine. "On a actuellement 45 classes fermées dans le Gard ", annonce FSU. Pendant cette période, c’est l’enseignement à distance qui prend le relais.
Des manifestations prévues le 23 septembre et le 5 octobre
"Beaucoup d’enseignants m’appellent pour anticiper au cas où la continuité pédagogique en me demandant si cela peut se faire depuis la maison car la règle stipule que l’enseignant doit faire classe depuis l’établissement où le matériel n’est pas toujours adapté", explique Myriam Vermale. Au bout des sept jours, les parents de l’enfant concerné n’ont pas obligation de présenter des résultats négatifs mais simplement une attestation sur l’honneur. Et chaque élève doit également en faire de même.
Pour les enfants, les tests PCR devraient rester gratuit après le 15 octobre. Une pandémie qui persiste et qui pose évidemment un problème pour organiser les sorties scolaires à tout niveau. "Si on veut aller au cinéma ou dans un musée avec des collégiens ou des lycéens en présence du grand public, cela signifie qu’ils doivent montrer le pass sanitaire alors qu’il n’est pas obligatoire pour se rendre en classe", constate Tifenn Le Martelot, professeur de maths au lycée Geneviève De Gaulle-Anthonioz à Milhaud.
Au lycée, si un cas positif est avéré, seul l’élève qui a contracté le virus doit rester chez lui. À Philippe-Lamour le taux de vaccination des élèves est de 75%. Au primaire, la problématique d’un enseignant absent et non remplacé entraîne également des interrogations : "avant on les renvoyait chez eux, désormais on doit les répartir dans les classes alors qu’il est recommandé de ne pas faire de brassage. On nous dit de les accueillir en fond de classe", s’inquiète Myriam Vermale. Après celle du 23 septembre, une manifestation plus large, interprofessionnelle, est prévue le 5 octobre.
Corentin Corger