ENTRETIEN Jean-Michel Suau veut faire d'Alès "la capitale des énergies renouvelables"
Après Benjamin Mathéaud mercredi, les studios de Radio Grille Ouverte à Alès ont accueilli hier Jean-Michel Suau, le candidat du Front de gauche, pour une nouvelle émission de "Municip'Alès" avec les médias locaux que sont Midi Libre, La Marseillaise, Radio Totem et Objectif Gard.
À l'aise, l'homme qui dirige la liste "Alès Ré-unie" a répondu aux questions des journalistes de façon à présenter, en cinquante-cinq minutes seulement, les grands axes de la politique qu'il entend mener s'il devient le maire d'Alès à la fin du mois. "Lutter contre l'austérité", "protéger les alésiens", "répondre aux besoins" et "vivre ensemble" sont autant de mots qui reviennent souvent dans le discours de campagne du candidat, déterminé à détrôner Max Roustan, le maire sortant.
L'emploi, l'un des grands enjeux pour le bassin alésien
Avec un taux de chômage qui avoisine les 17 % à Alès, la question de l'emploi devient, par la force des choses, le cheval de bataille de cette campagne électorale. Jean-Michel Suau, comme ses adversaires, n'hésite pas à accabler Max Roustan sur ces chiffres peu avantageux pour la ville, avant de servir ses propositions. "Nous devons utiliser les potentiels qui existent dans ce bassin avec l'ensemble du tissu que forment les PME-PMI pour mettre en relation ces entreprises, faire des coopérations, du partage. Je propose de faire d'Alès la capitale des énergies renouvelables pour créer des emplois et renouer avec l'histoire de notre bassin. Les entreprises de la métallurgie seraient concernées par cette démarche et apporteraient leurs savoirs-faire locaux. J'ai visité l'entreprise SNR (spécialisée dans la fabrication de roulements pour voitures, Ndlr) et vous savez, leurs pièces arrivent d'Espagne et d'ailleurs" regrette t-il. "Nous devons reconstituer la culture industrielle sur notre territoire".
La gratuité, un moyen d'apaiser les populations ?
Gratuité des transports, gratuité des consultations médicales avec la création d'un centre de santé municipal, gratuité de la première heure de stationnement en ville... Jean-Michel Suau promet des tarifs à la baisse dans son programme. Interrogé sur l'allure "démagogique" de ses ambitions, le candidat communiste apporte les preuves en chiffres de la faisabilité de son projet sur la gratuité des bus. "Aujourd'hui, le système de transport est déjà financé à 95 %. Les 5 % qu'il reste, cela représente 500 000 euros pour la collectivité que je récupérerai en réduisant les frais de réception et de communication". Pour lui, la mise en place de dispositif contribuerait "à apaiser la ville" dans le cadre d'un projet global en faveur des déplacements doux. Le développement d'un centre de santé assurant une prise en charge à 100 % des patients participerait également à cette démarche d'apaisement, tout en répondant à un second objectif : celui d'attirer de jeunes médecins sur Alès. Toujours dans l'optique de "protéger" le portefeuille des alésiens, Jean-Michel Suau n'a pas oublié de parler "chauffage" et du contrat qui lie aujourd’hui la municipalité à l’exploitant Dalkia. "Je ne conteste pas le bois mais la nature du contrat : depuis 2009, la part abonnement de la facture est en explosion avec une augmentation de plus de 59 %. Il faut renégocier car pour un P3, en moyenne, nous pouvons réduire la facture de 230 à 280 euros".
Le logement, conditionné par une charte des promoteurs
"Répondre aux besoins en créant une charte des promoteurs", voilà ce que souhaite le prétendant à la mairie. Une façon pour Jean-Michel Suau de fixer certaines règles pour que les constructions répondent parfaitement aux besoins des habitants. "Nous avons plus de 2 000 logements indignes sur Alès. Les promoteurs ont fait le choix de faire du P2 mais cela ne marche pas et déstabilise le marché immobilier. Nexity, avec qui j'ai discuté, est d'accord avec cette idée de charte". Sur le plan du logement social, "il en faut plus" selon le candidat. "Mais ce n'est pas forcément de la reconstruction, c'est de la rénovation de l'ancien". Autre point sur lequel il s'engage : "Il n'y aura pas d'expulsion sans relogement". Et d'ajouter : "Il nous faut une ville solidaire où l'on ne se regarde pas en chien de faïence mais où on vit ensemble".
Parmi les autres sujets abordés au cours du débat, Jean-Michel Suau est revenu sur sa volonté de créer une ceinture vivrière agricole autour d'Alès pour favoriser les circuits courts, déplorant que "Roustan éloigne sans arrêt le lieu de production du lieu de consommation". Il a également assuré que les impôts locaux n'augmenteraient pas s'il était élu, qu'une nouvelle réflexion serait menée dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires et que l'accès à la culture serait amélioré pour les personnes qui en sont les plus éloignées.
Elodie Boschet