Publié il y a 1 an - Mise à jour le 13.03.2023 - Thierry Allard - 2 min  - vu 1035 fois

EXPRESSO Dans les centres médico-sociaux, la colère des « oubliés du Ségur »

Le siège du Département

- Photo d'archives : Anthony Maurin

C’est l’histoire d’une « iniquité », selon le terme choisi par l’un d’entre eux, une disparité entre agents du conseil départemental qui, exerçant le même métier, n’ont pas eu droit à la prime Ségur.

Ces agents sont des CEFI, pour conseiller emploi formation insertion. La plupart d’entre eux sont issus de la filière du médico-social, et ont eu droit à la prime Ségur, décidée par le Gouvernement pendant la crise sanitaire. 183 euros nets par mois. Tout sauf négligeable compte tenu des salaires de ces CEFI : l’un d’entre eux nous affirme gagner environ 1 800 euros nets alors qu’il présente un niveau bac+5.

La plupart de ces CEFI, qui travaillent dans les centres médico-sociaux du Département, ont donc eu droit à cette revalorisation. Mais d’autres - ils seraient une dizaine à l’échelle du Gard - n’y ont pas droit. La raison ? Ils sont issus de la filière administrative, et ne sont ainsi pas reconnus comme travailleurs sociaux. « Même si nous sommes leurs collègues, nous faisons la même chose », affirme Nouri, CEFI au centre médico-social de Beaucaire. « Nous avons la même fiche de poste, nous occupons à 100 % les mêmes fonctions », rajoute Isabelle, elle aussi CEFI.

Depuis des semaines, les CEFI concernés, qui se considèrent comme« oubliés du Ségur », interpellent les élus et les services pour trouver une solution. Ils ont aussi manifesté le 2 février dernier devant le siège du conseil départemental. « C’est une inégalité de traitement. Nous demandons une revalorisation du régime indemnitaire pour la filière administrative », lance Florence, CEFI issue de la filière administrative elle aussi. Les trois CEFI l’assurent, « il y a eu des avancées », et notamment un courrier de la présidente du conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot, à la Première ministre à ce propos. Mais Nouri, Isabelle et Florence estiment que c’est au Département de remédier au problème : « Ils ont la main. »

« D’autant qu’il y a eu des avancées dans d’autres départements comme l’Hérault ou le Vaucluse », affirme Nouri. Et faute de pouvoir changer de filière, la solution serait donc une revalorisation indemnitaire qui permettrait de rattraper l’écart, « qui créé une injustice dans les services et des tensions entre collègues », note Nouri. Seulement, derrière la dizaine de CEFI concernés, « il y a tous les administratifs, et là, on parle de centaines d’agents », énonce Nouri.

Dans ce contexte, le Département aurait proposé aux CEFI « si nous adhérons au nouveau Schéma départemental des solidarités, de nous valoriser pour d’autres missions. C’est une carotte pour faire passer le nouveau schéma », énonce-t-il, sans pour autant s’opposer au schéma en question. D’après nos informations, une nouvelle réunion sur le sujet est programmée au Département pour ce mardi 14 mars.

Précisions

Contacté, le cabinet de la présidente du département ne nous avait pas répondu à l’heure où nous écrivions ces lignes. Quant au vice-président du conseil départemental délégué à l’Insertion et à l’accès à l’emploi, Rémi Nicolas, contacté à plusieurs reprises, il n’a pas retourné nos appels.

Thierry Allard

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