EXPRESSO Législatives : ces candidats dont on parle peu...
Dans le Gard, 68 candidats se présentent aux Législatives sur les six circonscriptions que compte le département. Parmi eux, certains tentent d’exister au milieu des têtes d’affiche investies par la Majorité présidentielle, Nupes ou le Rassemblement national. Qui sont-ils et que cherchent-ils vraiment ? Éléments de réponse.
Le casting des Législatives est dense. Dans le Gard, 68 candidats sont sur la ligne de départ pour le scrutin des 12 et 19 juin. C'est 20 % de moins qu’en 2017. L’union de la Gauche (Nupes) autour de Jean-Luc Mélenchon n’y est sans doute pas étrangère. Entre les candidats investis par les mouvements connus, certains « petits » prétendants à l'Assemblée nationale tentent d’exister. Un mission souvent délicate car ces derniers ont moins de moyens financiers et moins de visibilité médiatique que leurs concurrents.
De l'argent et de la visibilité médiatique
Qu'on se le dise : tous ne croient pas en leur victoire. Leur présence vise le plus souvent à faire connaître leurs idées, et, quand tout se passe bien, de décrocher un financement pour leur parti. En France, le résultat aux Législatives participe au calcul du montant des aides publiques délivrées aux formations politiques. Toutefois, pour bénéficier d’un chèque de l’État, ladite formation doit obtenir au moins 1 % dans 50 circonscriptions. C’est par exemple le cas de la candidate Lutte ouvrière, Isabelle Leclerc, déjà présente en 2017 sur la 1ère circonscription ou encore de Geneviève Bourelly, pour Debout La France, qui remet le couvert sur la 2e.
Les Législatives offrent également une tribune. Enseignante à Bouillargues, Sarah Ausseil, 56 ans, a fait un emprunt pour défendre le Mouvement de la ruralité, autrefois baptisé Chasse, pêche, nature et traditions : « Je suis là pour défendre les citoyens, aujourd’hui la classe politique française souffre d’un entre-soi pharamineux ! », regrette la Gardoise qui veut alerter notamment sur les problèmes de mobilité des jeunes en milieu rural : « Ils n’ont pas les mêmes chances que les jeunes des grandes villes. C'est profondément injuste ! »
Ancien candidat du Parti animaliste aux Municipales nîmoises en 2020, Stéphane Gilli, 50 ans, profite lui-aussi de cette fenêtre médiatique : « Si je ne m’étais pas présenté, vous ne m’auriez jamais appelé ». Aujourd'hui, Stéphane Gilli se présente sous les couleurs du Mouvement écologiste indépendant : « Ce parti ne traite pas uniquement de la condition animale, c’est plus complet. Aujourd’hui, cette élection me donne de la visibilité pour défendre mes idées comme la réduction de consommation de viande ou la réduction de la natalité avec une baisse des allocations à partir du troisième enfant. Parce que si on continue comme ça, on va dans le mur ».
Une aventure parfois personnelle
Enfin, d’autres candidats croient en leurs chances de l'emporter. C’est le cas de Didier Mérand, élu à La Grand’Combe, ancien proche de Ludovic Bouix et candidat aux municipales 2020. « Je me présente sans parti politique. Si je suis élu, je rejetterai le salaire de député, je n’ai pas besoin d’argent », assure le candidat. « J’ai envie d’éveiller les Cévennes en les réindustrialisant. J’ai fait des études de terrain et j’ai même écrit à la Première ministre, Élisabeth Borne. C’est une vieille connaissance mais je ne peux pas vous en parler », poursuit le candidat, plein de mystère. S'il veut se qualifier au soir du second tour, Didier Mérand devra réaliser un score d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. L'une des impitoyables règles de notre démocratie.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com