EXPRESSO Tram’train : « Le projet coûte la peau des fesses », pour Nîmes métropole
« Le projet coûte la peau des fesses pour très peu de voyageurs ». C’est le constat émis, jeudi à Nîmes métropole, par le vice-président chargé des mobilités, Jean-Marc Campello.
À l’Agglo, le franc-parler de Jean-Marc Campello réveille des conseils communautaires parfois soporifiques. Jeudi dernier, le Nîmois ne s’est pas privé de dire tout le bien - c’est bien sûr ironique - qu’il pensait du projet de Tram’train, porté par son collègue Bernard Clément. Il y a deux ans, le maire communiste de Domessargues s'est vu attribuer la délégation développement ferroviaire par Franck Proust. À l’époque, le président Les Républicains souhaitait obtenir le plus large consensus au sein de l’Agglo.
Bernard Clément - retraité de la SNCF - était alors heureux de pourvoir développer son projet de Tram’Train. Le but : en finir avec les bouchons. L'Agglo ayant comptabilisé 25 000 véhicules par jour en Vaunage et 40 000 au niveau du rond point des Français Libres, Bernard Clément imagine alors un transport hybride entre le train et le tramway, circulant sur l’ancienne ligne ferroviaire Nîmes-Sommières. « La SNCF a développé un modèle comparable au TER (…) L’infrastructure a déjà été mise en place à Mulhouse », expliquait alors Bernard Clément.
Un an plus tard, le communiste déchante. Lors du conseil communautaire, jeudi dernier, sa camarade Sylvette Fayet a relancé Nîmes métropole sur le projet. « Le projet coûte la peau des fesses pour très peu de voyageurs », lance Jean-Marc Campello. « Je vous trouve un peu affirmatif et agressif », lui répond à son tour Sylvette Fayet. L’an dernier, la Région et l’Agglo ont lancé pour 30 000 € d’études. Dans sa globalité, le Tram’Train a été estimé à 250 millions d’euros.
Franck Proust plaide pour le barreau routier
« L’Agglo ne peut pas supporter ce coût pour 6 000 passagers », a renchérit Franck Proust qui préfère, lui, opter pour la solution « du barreau routier de l’A9 à la RD40 puis au bassin des Antiquailles. » De son côté, Bernard Clément avait indiqué que le coût était plutôt de l'ordre 192 millions d’euros. Une somme à répartir, disait-il, sur plusieurs années et entre différents partenaires : « l’État et l’Europe à hauteur de 10%, le conseil départemental à hauteur de 5% ainsi que l’Agglomération et la Région ». D’après Bernard Clément, la participation n’excéderait pas les 70 M€ sur cinq ans, soit le montant annuel du budget d’investissement de l’Agglo nîmoise.
Visiblement peu emballé par l'idée, le président Franck Proust a demandé aux autres collectivités de prendre position : « Est-ce que le Département, qui a aménagé des voies vertes sur l’ancienne ligne ferroviaire, sera d’accord ? J’ai cru comprendre que Sommières n’était pas favorable… » Reste à savoir si Bernard Clément et le vice-président communiste aux transports de la Région, Jean-Luc Gibelin, auront assez de ressources pour faire aboutir le Tram’Train ou si celui-ci aura pour seule destination les oubliettes...
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
Et aussi : ce qu'en disent les partenaires....
Pierre Martinez, président de la communauté de communes du pays de Sommières : « Rien n’a été porté devant la communauté de communes. Ce projet n’a pas été partagé. Du reste, je suis aussi maire de Sommières. Une réflexion sur les mobilités est nécessaire, mais pas à n’importe quel prix et en respectant un protocole afin d’informer et d’échanger. »
Le vice-président PCF à la Région, Jean-Luc Gibelin : « Sur ce projet, la Région est venue en complément des collectivités, en l'occurence Nîmes Métropole. Nous participons financièrement à la réalisation des études. J'ai remarqué que lors de la dernière réunion de l'Agence de l'urbanisme, le sujet n'a pas été évoqué... Seulement, je n'ai aucune information disant que le projet est abandonné. »
Lire aussi : FAIT DU JOUR Bernard Clément : « Le Tram’train de la Vaunage, c’est la modernité ! »
NÎMES MÉTROPOLE Tram’train : Bernard Clément ne lâche pas l’affaire…