Depuis bientôt dix ans, les quartiers des Escanaux, de la Citadelle et de Vigan-Braquet pour Bagnols et le centre ancien de Pont-Saint-Esprit sont inclus dans la politique de la ville, dispositif qui finance un ensemble d’actions tout au long de l’année. Et depuis quatre ans s’y ajoute le dispositif Quartiers d’été, avec des activités qui poursuivent un double enjeu. « Il y a un enjeu occupationnel, de loisirs dans des quartiers où les habitants partent moins en vacances, et un autre de réappropriation des quartiers, où on peut avoir des problèmes d’ordre public », explique Mathias Nieps.

Des activités diverses sont ainsi financées avec une enveloppe de 400 000 euros par an pour le département, dont 50 000 euros pour Bagnols et Pont. Ainsi, en plein coeur des Escanaux à Bagnols, la Ruche numérique, lieu géré par la mairie labellisé France services qui a pour but d’accompagner les habitants dans les démarches dématérialisées, propose dans ce cadre « la Ruche Connect’été », une série d’ateliers tout au long du mois de juillet. « L’objectif est de profiter de l’accalmie de l’été, car nous avons énormément de monde le reste du temps, pour accompagner sur le numérique dans son ensemble, explique la responsable de la Ruche numérique, Virginie Rabeson. Nous avons eu pas mal de demandes, pour y répondre nous travaillons avec nos partenaires. »

« Créer du lien social »

Ainsi, jusqu’au vendredi 2 août, la Ruche accueille des ateliers d’impression 3D, de rédaction de CV, et ce jeudi un atelier sur le thème « gérer sa e-réputation », animé par l’association AVAQ. Devant un public varié, avec des adolescents mais aussi Isabelle, qui cherche une alternance en secrétariat, ou Hélène, qui monte son entreprise, le médiateur numérique Loïc Vincent a donné des conseils pour bien utiliser les réseaux sociaux et contrôler les traces qu’on y laisse et qui constituent notre e-réputation. Il se livrera notamment à une expérience éclairante : taper les noms et prénoms de participants volontaires pour jauger leur présence sur le net. Notamment celle du sous-préfet, qui confessera avoir supprimé son compte Facebook lors de son entrée en fonction pour contrôler sa e-réputation.

Puis le sous-préfet s’est rendu à la Maison du projet, toujours aux Escanaux, où une trentaine de jeunes se livraient à un tournoi de tennis de table avant d’enchaîner par du football, dans le cadre de l’animation « Les Ados s’animent », toujours dans le cadre de Quartiers d’été. On y propose « du foot, de la piscine et la semaine prochaine une animation autour de la danse, pour ne pas faire que du foot », pose le coordinateur de l’action Gaël Félix. L’idée étant aussi « d’amener les jeunes sur des activités qu’ils ne pratiquent pas du tout, cette année nous avons financé de l’équitation, du water-polo, de l’aviron, considérés comme des ‘sports de riches’ », abonde Mathias Nieps. Toujours dans le but « d’occuper, créer du lien social, et aussi permettre de quitter le quartier, lutter contre l’enfermement en permettant de partir plus ou moins loin, avec des séjours dans le Gard ou plus loin, comme en Bretagne ou à la montagne », poursuit-il. Cet hiver, dans le cadre de Quartiers d’hiver, déclinaison du dispositif estival, un groupe de Bagnolais est ainsi parti quelques jours à Londres.

« Tout le monde s’est prêté au jeu, pas que les gamins »

D’ailleurs, « cette année on favorise les départs en séjours, et comme nous sommes une année olympique les activités autour du sport et des olympiades », rajoute-il. C’était le cas à Pont-Saint-Esprit, où l’Espace de vie sociale l’Ancrerie, géré par l’association Riposte, l’association Works’hop et l’Ufolep proposaient deux jours d’animations au City-stade de Villa-Clara. Avec le graffeur Pyrate, un projet de fresque autour des valeurs de l’olympisme pour embellir un mur délaissé près de l’école du quartier s’est tenu mercredi et jeudi. « Nous avons eu entre 70 et 80 personnes, pour moitié des jeunes, pour moitié de tous les âges, beaucoup venus du centre-ancien, d’autres de Villa-Clara », expose la cheffe du service espace de vie sociale chez Riposte, Margot Vaquié.

En deux jours, le pari est relevé et la fresque, qui reprend les valeurs de l’olympisme, a remplacé les tags insultants qui défiguraient ce mur. En parallèle, les participants ont pu prendre part à des sessions de danse, de karaoké, de tir-à-l’arc ou encore de cuisine, puisqu’ils ont confectionné le goûter partagé hier après-midi. « C’était vraiment intergénérationnel, tout le monde s’est prêté au jeu, pas que les gamins », souligne l’adjointe au maire de Pont-Saint-Esprit, Vérah Randrianasolonandrasana, qui se verrait bien reproduire l’action chaque année sur un mur différent. D’ici là, une deuxième action autour du Graff, toujours avec Pyrate, se tiendra les 31 juillet et 1er août à l’espace de vie sociale.