FAIT DU JOUR Carol et Laurent, des Cévennes gardoises à la Tanzanie
En 2020, Carol et Laurent Liotta, originaires de la Grand’Combe, ont décidé de changer de vie pour s’installer au nord de la Tanzanie et devenir organisateurs de safaris.
« Il y a dix ans de ça, jamais je n’aurais envisagé de quitter la France », rembobine Laurent Liotta. Il faut dire que la France, il l’a servie pendant 23 ans dans les rangs de la gendarmerie. C’est sans doute durant cette première carrière qu’il se forge une âme de bourlingueur : le Gers, l’outre-mer, puis Rognac, Nîmes, Alès puis Vézénobres, une carrière typique chez les gendarmes, au gré des affectations.
Puis, en 2015, Laurent Liotta et son épouse Carol partent en vacances en Tanzanie, pour y faire un safari. « Nous sommes restés en contact avec notre guide maasaï, Jackson, qui est venu chez nous l’année suivante, retrace Laurent Liotta. Puis j’ai pris ma retraite de la gendarmerie, et nous allions en Tanzanie deux fois par an, c’est là que l’idée a germé de s’installer ici. » Le couple commence à réfléchir à changer de vie en 2018, puis passe à l’acte à l’automne 2020 en s’installant à Arusha, au nord du pays, à une heure de route du Kilimandjaro et à deux heures de la frontière kenyane.
Autant que les paysages, le couple apprécie dans ce pays d’Afrique « la qualité de vie, on y a énormément gagné, affirme Laurent Liotta. Il n’y a pas d’insécurité, moins de stress, chacun vit en harmonie. » Certes, il y a les différences culturelles, notamment dans « la façon de travailler, il y a moins de rigueur », glisse le cévenol, et « certaines choses qui nous manquent comme le fromage ou la charcuterie, on peut en trouver, mais ils ne sont pas bons et très chers. » La météo, en revanche, figure en bonne place dans la liste des avantages de la vie sur place. « En hiver, le plus froid en journée, c’est 20, 21°C, et le reste du temps, c’est une chaleur sèche, avec une moyenne de 30°C, donc même quand il fait chaud, on ne pègue pas », détaille-t-il.
En Tanzanie, le couple s’est associé avec Jackson pour monter son entreprise de safaris, Siri Maasaï Safari. « Nous avons quatre voitures et quatre chauffeurs et nous organisons des ascensions du Kilimandjaro, des safaris dans les parcs du nord et des séjours au Zanzibar », présente Laurent Liotta. Et, c’est sans doute une déformation professionnelle pour cet ancien gendarme, il se montre « intransigeant sur l’état des véhicules comme sur l’hygiène, et toutes les personnes qui travaillent chez nous sont employées », tient-il à préciser.
« Une touche française » aux safaris
Même à l’autre bout du monde, Laurent et Carol restent bien français, comme leur clientèle, composée à 90 % de leurs compatriotes, les français étant parmi les touristes les plus représentés en Tanzanie. Les 10 % restants se partagent entre la Belgique et le Québec. Alors leurs guides ont appris le français, « et on apporte une touche française, lors des safaris, on ne sert pas de sandwiches mais des repas chauds à table, dans la savane, avec un apéro ! », lance-t-il.
Ici, « on peut voir tous les animaux d’Afrique », glisse Laurent Liotta : des girafes, qui sont même l’emblème du pays, des léopards, guépards, rhinocéros, gnous, hippopotames, éléphants et une kyrielle d’oiseaux, d’autant que, « le gouvernement a fixé des prix d’entrée dans les parcs très élevés pour limiter le tourisme, ce qui leur a permis d’embaucher beaucoup de rangers, donc il n’y a quasiment plus de braconnage », rajoute-il. Des animaux en nombre donc, « et on vit avec, on est chez eux, une cohabitation s’est installée », affirme-t-il. Quant aux insectes, « il y en a très peu, et on n’est pas dérangés par les moustiques », glisse-t-il.
S’il se dit heureux dans sa nouvelle vie, notre expatrié l’affirme : « la France reste mon pays, je ne le renierai jamais, et je me tiens au courant de l’actualité française tous les jours », affirme-t-il. Il rentre en France « une ou deux fois par an pour des examens de santé », dit-il, tout en précisant qu’il n’a plus droit à la Sécurité sociale mais qu’il cotise à la caisse des Français de l’étranger. Et lorsqu’il rentre, même s’il est heureux de retrouver ses proches et quelques plaisirs gastronomiques, il l'affirme : « au bout d’une semaine, je me languis de repartir ».