Publié il y a 1 an - Mise à jour le 16.12.2022 - Corentin Corger - 3 min  - vu 786 fois

FAIT DU JOUR Clément Molinelli, un mental d’acier

Portail du parc lyonnais de la Tête d'or

Parmi les chantiers exceptionnels réalisés par l'entreprise gardoise figure la rénovation du monumental portail du parc lyonnais de la Tête d'or et ses
12,30 mètres de haut.

- Photo DR

Avec son rêve brisé de devenir handballeur professionnel ou encore le décès prématuré de sa maman, Clément Molinelli n’a pas été gâté par la vie. Pourtant, l’homme de 34 ans a réussi à se faire un nom dans le monde de la métallerie et au-delà du Gard.

C’est dans son bureau de sa société, à Combas, que l’entrepreneur de 34 ans nous reçoit. « N’écrivez pas Vincent comme l’un de vos confrères car depuis certains de mes salariés m’appellent comme ça pour me chambrer », lâche d’emblée l’intéressé avec un sourire qui ne le quittera pas pendant les deux heures de notre échange. Et même si elle n’a pas toujours été tendre avec lui, Clément aime la vie et est aujourd’hui un homme heureux qui "kiffe", comme il le répète souvent.

Ce qui n’était pas forcément le cas dans sa jeunesse. « Je n’en parle jamais, c’est une période que je préfère oublier. » Natif de Bastia, le jeune Corse est un enfant surdoué qui saute le CP et qui, à six ans, est champion d’échecs sur son île. À partir de 10 ans, il se passionne pour le handball et, quatre ans plus tard, son talent lui ouvre les portes du Pôle Espoirs de Marseille alors que celui de Nîmes était aussi sur le coup. Son père ne lui pardonnera jamais d’avoir quitté la Corse et, dans les quartiers de la cité phocéenne, l’insulaire découvre une autre mentalité et s’ouvre sur le monde.

À 14 ans, Clément rêve de devenir handballeur professionnel et de s’offrir un jour une Dodge Viper, une voiture de sport dont il est tombé amoureux en regardant une série télé. Mais la vie lui assène un premier coup de massue. L’adolescent se fracture les cervicales lors d’une chute à moto-cross et le verdict tombe : il ne peut plus faire de sport à haut niveau. Une décision dure à accepter lorsque le médecin lui annonce la mauvaise nouvelle. « J’ai essayé de le taper. Jeune j’étais très con », confie le gardois d'adoption, authentique et qui assume son franc-parler. C’est là où il a commencé à se forger son mental d’acier.

Peu importe le métier, Clément veut gagner de l’argent.

« Mon cousin était soudeur et gagnait très bien sa vie. Quitte à faire un métier que je n’aime pas, autant qu’il me rapporte », pense alors celui qui décide d’intégrer les Compagnons pour devenir métallier-serrurier. Il tombe amoureux de cette activité et de tout ce que l’on peut créer avec du métal. À croire que toucher cette matière n’apporte pas la même chance que le bois : Clément reçoit une poutre sur l’épaule droite. Un lourd accident du travail qui entraîne un arrêt d’un an et demi.

Mais il en faut plus pour décourager le gaucher qui veut continuer à travailler dans l’atelier. « Le médecin m’a dit que j’étais inconscient et qu’à 30 ans je serai handicapé. Je lui ai répondu qu’à cet âge je serai dans un bureau. » Clément a confiance en lui et sait qu’il a de l’or dans les mains. Mais surtout, il est bosseur. À seulement 18 ans, tout en poursuivant cet apprentissage malgré les perturbations, il achète des vieilles bâtisses à retaper pour pouvoir un jour se payer son entreprise. Il s’y attèle pendant ses vacances quand ses copains partent à Ibiza.

Cavaillon, l’Ardèche, Villeneuve-d’Ascq, la serrurerie Romano à Combas ou encore la Réunion... le Bastiais voit du pays et son tour de France des Compagnons se passe bien. Mais dans l’océan Indien, le Corse jette l’éponge après une embrouille avec son patron. « Il m’a menacé de me virer. J’ai laissé ma canne et mes attributs et je me suis cassé. »

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Corentin Corger

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