FAIT DU JOUR Diabétique depuis ses 35 ans, Sylvie nous ouvre les portes de chez elle
À l'occasion de la Journée mondiale du diabète, Sylvie, Nîmoise, s'est confiée sur sa maladie. Âgée de 63 ans, c'est par pur hasard à 35 ans qu'elle apprend être atteinte d'un diabète de type 1. Tout d'un coup sa vie a changé mais il est question d'adaptation et non de fatalisme.
"Aujourd’hui en France plus de quatre millions de personnes souffrent du diabète, ce qui représente une part importante de la population française. Malheureusement, cette pathologie est en plein développement avec la multiplication des points de malbouffe", rappelle Nicolas Balmelle, directeur des relations institutionnelles et des partenariats du groupe Bastide Médical. Ce mardi 14 novembre marque la Journée mondiale du diabète, une maladie chronique caractérisée par une présence surabondante de sucre dans le sang, que l'on appelle hyperglycémie. Il n'y a pas une mais plusieurs solutions pour venir en aide aux patients.
Présente sur l'ensemble du territoire national, jusqu'en outre-mer, et dans huit pays à travers le monde, l'entreprise Bastide Médical compte une dizaine de salariés traitant le diabète sur l'ancienne région Languedoc-Roussillon et une centaine de collaborateurs dans la France entière. "Le diabète est une des maladies dont on s'occupe au quotidien", ajoute Nicolas Balmelle. Parmi les partientes concernées, Sylvie résidente à Nîmes. Déclarée diabétique de niveau 1 à 35 ans, elle s'est confiée sur cette maladie en compagnie d'Émilie Simonet, infirmière employée par le groupe nîmois prestataire de soins de santé à domicile.
À la demande d'un médecin, l'entreprise délivre le matériel médical nécessaire. "On aide le patient à s'en servir, à le prendre en main et à l'appréhender. On organise des visites régulières pour voir si tout se passe bien et si les recommandations du médecin sont respectées. À la fin, on rédige un compte-rendu qui leur est destiné pour leur permettre de gagner du temps", poursuit Nicolas Balmelle.
"On est bien obligé de s'y faire"
Son type de diabète, arrivant souvent aux jeunes patients, est caractérisée par la difficulté du pancréas à fabriquer de l'insuline. Arrivée à Nîmes en 1998, Sylvie a découvert sa maladie par le biais d'une simple prise de sang. Si fréquemment des symptômes peuvent laisser un indice, cette dernière n'avait rien à déclarer : "Parfois une personne diabétique peut perdre jusqu'à 10 kilos par mois, cela est souvent accompagné d'une grande envie de boire", explique Émilie Simonet. "Mais moi pourtant je n'avais aucun de ces symptômes", répond Sylvie.
En quasiment trente ans de maladie, elle a pu observer l'évolution du traitement assigné aux patients. Sylvie a d'abord suivi un traitement oral, puis s'est vue attribuée des piqûres d'insuline au moins trois ou quatre fois par jour. "Au départ, il y avait beaucoup d'interdits au niveau des repas, ce qui entraîne du lâcher-prise chez certaines personnes. En plus on trouve du sucre partout ! Dans les fruits, le pain, les biscuits... Mais pour mon cas ,avec l'habitude je n'arrive plus à manger plus d'une cuillère de Nutella, je trouve ça beaucoup trop sucré", affirme-t-elle.
De plus, le matériel médical se perfectionne d'années en années. Aujourd'hui, Sylvie est équipée d'une pompe et de capteurs pour réguler son taux d'insuline dans le sang, qu'elle peut enlever maximum deux heures. Aussi, elle possède des bandelettes lui permettant de se piquer sur le bout des doigts lorsque cela le nécessite. S'il se passe quelque chose, la pompe vibre. Un procédé qui la décharge de nombreux soucis du quotidien, même si elle doit respecter certaines règles. "Ça ne m'empêche pas de voyager ou de voir mes amis. Je suis partie à la Réunion et en Islande sans soucis, mais je ne peux pas m'en aller sur un coup de tête, tout cela se prépare minutieusement. J'ai du matériel de secours en cas d'urgence", précise-t-elle.
Un compagnon aimant et aidant
Sylvie partage son quotidien avec Jean-Paul, qui l'a toujours connue diabétique. Ce philatéliste accompagne sa bien-aimée dans son combat de tous les jours : "Au quotidien, je fais attention à ce que je fais. Je ne lui ai jamais faite de piqûres parce qu'elle le fait seule mais je suis là quand elle en a besoin. Et puis il faut dire que, passé un certain âge, on réduit nos habitudes alimentaires, même si de temps en temps on achète quelques gâteaux." De plus, le couple n'achète jamais de plats préparés, il préfère tout faire maison : "C'est meilleur gustativement et pour la santé", ajoute-t-il.
Un doute subsiste sur l'hérédité ou non du diabète. Sylvie y croit : "Mon père était diabétique, cependant on n'a jamais cherché si ma grand-mère l'était", dévoile-t-elle. Alors pour préserver au maximum leurs petits-enfants, ils essayent de leur inculquer les bonnes manières. Sylvie ne leur a jamais caché qu'elle était diabétique : "Souvent ils sont attirés par le sucre et par les fast-foods donc on les surveille. Dans les gâteaux que l'on fait à la maison, il nous arrive de diminuer les quantités de sucre, et honnêtement on ne voit pas trop la différence", s'exprime le couple.
Sylvie ne s'appitoye pas sur son sort. Pour elle, être diabétique ne signifie pas être pestiférée et elle se dit même chanceuse d'avoir découvert son diabète à 35 ans. "De toute façon j'aurais fini par l'apprendre un jour", nous dit-elle. Rappelons que le traitement diabétique est pris en charge à 100% par la Sécurité Sociale.