Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 31.05.2016 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 320 fois

FAIT DU JOUR Nîmes : le maire ordonne la fermeture de la « mosquée de la gare »

La plus vieille mosquée de Nîmes, en face de la gare centrale, au 8 boulevard Sergent Triaire Photo : Coralie Mollaret .

À quelques jours du ramadan, la municipalité prononce la fermeture et l’évacuation de la plus vieille mosquée de Nîmes. En cause : le risque « très élevé d’effondrement » révélé par le bureau d’étude Véritas. 

Capture d’écran 2016-05-30 à 15.43.07« Ce n’est pas de gaieté de coeur », jure Jean-Paul Fournier (Les Républicains), « mais nous avons décidé d’ordonner la fermeture et l’évacuation du bâtiment situé au 8 boulevard Sergent Triaire ». À deux pas de la gare centrale, l'immeuble de 2 000 m2,  abrite dans son aile gauche la plus vieille mosquée nîmoise. Communément appelée « mosquée de la gare », elle est gérée depuis 1975 par l'Association culturelle islamique. En face, dans l’aile droite, loge depuis 48 ans l’association APTI (Association pour la promotion des travailleurs immigrés).

En 2002, la famille Lardet, propriétaire des lieux, lègue ce bien à la Ville. Seule condition : donner « un usage social » au bâtiment. Aux baux, se substituent des « conventions d’occupation temporaires ». Des contrats de location, plus souples et facilement résiliables, entre la mairie et ces deux associations. Par ailleurs, si la ville venait à vendre ce bien, les fruits de celle-ci devraient être reversés au CCAS (Centre communal d'action sociale).

Un risque « très élevé d’effondrement »

Quatorze ans après le changement de propriétaire, ces locaux visiblement mal entretenus posent « de sérieux problèmes de sécurité ». D’un ton grave, Jean-Paul Fournier rappelle : « en début d’année une partie du plancher au deuxième étage s’est partiellement effondrée, provocant par la suite l’effondrement d’une partie du plancher du premier étage ». Rapport à la main, l’édile énonce les conclusions du cabinet Véritas sur le diagnostic solidité et sécurité incendie. « Il s’agit d’un cabinet extérieur mandaté par la Ville », tient à préciser le maire. Avant de reprendre : « La principale observation concerne la solidité de la charpente et des planchers de l’aile centrale (seul accès à l’immeuble, NDLR). Un risque très élevé d’effondrement est à prendre en compte dans les plus brefs délais ».

De gauche à droite : l'adjoint aux bâtiments communaux Marc Taulelle, le premier adjoint Franck Proust, le maire Jean-Paul Fournier, Richard Tibérino, adjoint à la sécurité. Photo : CM.

Pour mettre le bâtiment en conformité, la municipalité a estimé le montant des travaux à 900 000 €. Un coût exorbitant, à mettre en parallèle avec l’estimation du bâtiment évalué à 500 000 €. À l’approche du ramadan, « il n’y avait pas d’autres choix que de fermer la mosquée. Cela aurait été de l’irresponsabilité de la laisser ouverte », appuie le premier adjoint Franck Proust. « Depuis plusieurs mois, nous avons associé les responsables de la mosquée à nos réunions et nous les avons alerté du danger », complète l’adjoint à la sécurité Richard Tibérino.

Conscient que sa décision « ne fera pas plaisir », Jean-Paul Fournier « préfère de loin la critique que la mise en danger de la vie d’autrui (…) Normalement la mosquée peut accueillir 180 personnes, en réalité il y a 500 à 600 personnes dans ce lieu de culte ». 

Quel avenir pour cet immeuble ?

Quant au sort du bâtiment, des « travaux d’urgence » seront réalisés dans un premier temps, « probablement sur la partie façade du boulevard ». « On pourra peut-être tout démolir, sauf la façade qui offre une certaine qualité architecturale », glisse le maire de Nîmes qui a certainement de la suite dans les idées…

Coralie Mollaret

À suivre dès 8 heures : la réaction de l'association APTI (Association pour la promotion des travailleurs immigrés). 

Coralie Mollaret

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