FAIT DU JOUR. "Snack autrement" : l'entreprise de l'amour pour Maria et Norbert Carli
Depuis plus d'un an, le couple nîmois amoureux comme au premier jour a créé le "snack autrement", place Montcalm. Le principe : proposer aux clients des déjeuners rapides et à bas prix dans une ambiance "zen".
D'un bleu profond, leurs yeux brillent l'un pour l'autre depuis quatre ans… Elle, c'est la créativité, l'envie d'entreprendre. Lui, c'est le soutien et la "cool attitude". Depuis plus d'un an, Maria et Norbert convolent dans l'aventure culinaire. Ensemble dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, ils ne se lâchent plus.
Sur la même longueur d'onde, le couple dirige le "Snack autrement", place Montcalm. "Avant, nous travaillons pour une entreprise spécialisée dans le bâtiment. Mais ce qui nous gênait, c'était le rapport avec les clients : rapide et uniquement marchand", témoigne Maria. Alors avant que la coupe déborde, les salariés ont décidé de se mettre à leur propre compte. Mais quelle entreprise créer ?
Fastfood ou rapidité s'allie avec détente
Maria, fille de militaire, a voyagé toute son enfance dans les quatre coins du monde. De quoi développer son goût pour l'exotisme et les cuisine du monde. Mélange de salé et sucré, plats traditionnels ou innovations étonnantes, "je savais que je ne me lasserai pas de préparer des petits plats. Et puis, dans la restauration, il y a le rapport avec le client est qui primordial", poursuit Maria. Via la CCI, la Nîmoise a construit un projet: "je me rappelle encore de notre étude de marché en centre ville, lorsqu'il a fallu sonder une centaine de personnes… Cela n'a pas été facile", se souvent Norbert, sourire aux lèves.
Très en vogue dans notre société capitaliste qui laisse de moins en moins de place aux longues pauses déjeuner, Maria et Norbert décident de tirer le filon de la restauration rapide, du "fast food". Mais attention : "nous ne voulions pas une clientèle friande de frittes et autres produits gras. Nous tablons sur le bien manger avec des salades, des plats cuisinés au bain-marie". Et là banco : "sur la cinquantaine de couverts journaliers, 95% de la clientèle sont des femmes qui aspirent à prendre soin d'elles. Nous avons bien quelques jeunes, mais la plupart reste des fonctionnaires du conseil général ou de la Sécu", constate le couple.
Une salle de sieste qui n'a pas trouvé ses adeptes
Autre particularité du snack, son côté "zen", "lounge" pour les connaisseurs… Oubliez les couleurs criardes qui font fuir les clients. Place au rosé printanier et au pourpre d'été. A l'étage, le coin salon a fait son petit effet tandis que l'espace "sieste" a fait un flop : "Ce n'est pas dans la culture de notre pays. Ce sont plus les gens en Asie ou dans les pays scandinaves qui s'adonnent à ce genre de pratique", met en avant Maria.
Les débuts de leur entreprise n'ont pas été de tout repos pour le couple… "Nous avons réalisé les travaux rien que tous les deux", certifie Norbert qui garde en mémoire leurs moments de galère : "ma femme a mis une semaine pour peindre les toilettes en faisant des bandes vertes et grises à l'aide de scotch… J'ai cru que nous n'y arriverons jamais". Avec une trésorerie de 4.000 euros au départ, "tout a été dépensé la première semaine : le réfrigérateur nous a lâché, nous avons eu des soucis avec EDF et notre maraîcher a coulé, n'oubliant pas d'encaisser le chèque, bien sûr".
Aujourd'hui, l'aventure a quitté la rampe de lancement et le couple parvient à dégager ses premiers salaires. La clientèle est en augmentation constante, si bien que les entrepreneurs envisagent de transformer la salle de sieste en salle de restauration pour augmenter leur capacité… Des projets, toujours des projets, alimentés par une créativité sans borne qui, crise ou pas, s'est exprimée avec une ténacité exemplaire.
Coralie Mollaret