FAIT DU JOUR Une caissière témoigne : « Mettre ma vie en danger pour un mec qui prend trois bières, ça m’énerve »

Maria (*), 35 ans, est caissière dans un supermarché alésien. Depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus, elle n’a jamais cessé de travailler malgré des craintes pour sa santé et celle de sa famille. Si la trentenaire accepte de prendre des risques pour permettre aux clients du magasin d’effectuer leurs achats de première nécessité, elle est en revanche très agacée par le comportement de certains. Interview.
Objectif Gard : Vous faites partie des professions qui continuent à travailler malgré le confinement. Des mesures ont-elles été prises dans votre supermarché ?
Maria : Oui, heureusement ! Même si tout n’est pas parfait. On a pas mal de gants, du gel hydroalcoolique, une plaque en plexiglas pour nous protéger, des marquages au sol pour que les clients respectent les distances de sécurité. Par contre, on est juste au niveau des masques. Je porte le même depuis une semaine.
Avez-vous peur de vous rendre au travail ?
Maintenant, avec toutes ces protections, ça va mieux. Je me sens plus en sécurité. Mais au début, j’étais inquiète parce qu’on avait ni gants, ni masques. C’était anxiogène d’aller travailler. Et puis les gens ne prenaient pas ça au sérieux.
Et maintenant ?
Ça dépend des gens… Il y a plusieurs types de clients : ceux qui viennent une fois faire des grosses courses et ceux qui n’ont manifestement pas compris et qui viennent plusieurs fois par jour. Quand le confinement a commencé, c’était énervant de voir ceux qui chargeaient la mule, qui prenaient 14 paquets de pâtes et qui se justifiaient en me disant : « C’est parce que j’ai une grande famille ! ». Mais à la rigueur on peut entendre la panique et la peur. En revanche, mettre ma vie en danger pour un mec qui prend trois bières, ça m’énerve.
On est loin de l’achat de « première nécessité »…
Je ne suis pas là pour juger de la nécessité, mais comprenez que quand un type prend cinq bières ou un câble USB, on se dit que ça pouvait peut-être attendre (Maria a conservé quelques tickets de caisse de la journée du vendredi 27 mars pour illustrer son propos – voir les photos ci-dessous, Ndlr).
À combien estimeriez-vous le nombre de personnes qui se déplacent pour des achats futiles ?
Franchement, sur les trois derniers jours par exemple, je dirais que ça représente 60% des gens. Beaucoup se déplacent pour deux-trois articles. En fait, les gens viennent promener ! Mais il y a aussi ceux qui nous remercient, nous disent « bon courage » ou « protégez-vous ».
En termes de fréquentation, vous trouvez qu’il y a plus ou moins de monde qu’avant le début de l’épidémie ?
C’est difficile à dire parce qu’on travaille différemment. Le magasin ferme ses portes un peu plus tôt, mais en raison des distances de sécurité on ouvre plus de caisses, donc on est plus nombreux. Ce qui est sûr, c’est qu’on fait des bonnes journées. Il y a un lundi où on a fait le chiffre d’affaires de trois grosses journées.
Le Gouvernement incite les employeurs à verser une prime aux salariés qui se rendent sur leur lieu de travail. Savez-vous si vous en aurez une ?
Oui, je vais en avoir une pour le mois de mars. Je ne pensais pas l’avoir et ça fait plaisir. Mais chez nous, parmi le personnel où il n’y a pas eu de défection. Je peux vous assurer que personne ne travaille pour la prime.
Êtes-vous touchée par les applaudissements de la population chaque soir à 20h qui vous sont aussi adressés ?
C’est cool, ça fait plaisir, même si je ne me sens pas tout à fait concernée. Mais plutôt que d’applaudir, je préférerais que les gens fassent preuve de plus de civisme au quotidien. Les actes, c’est mieux que les applaudissements !
Tony Duret
* Le prénom de la jeune femme a été modifié.
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