FAIT DU SOIR Il a passé l'été avec les stars
Photographe indépendant, le Nîmois Nicolas Lottin vit chaque année le festival de Nîmes au plus près des artistes, qu'il vénère. Quand ils entrent en scène et qu'ils sont juste devant lui, l'adrénaline monte, il en pleure de joie.
Pendant que d'autres passent leur été à la plage ou aux terrasses des cafés, Nicolas 27 ans, rôde autour des arènes pendant le Festival de Nîmes pour approcher les stars de très près. Le jeune Nîmois est photographe indépendant, spécialisé dans les spectacles de notre région (page facebook@les photos de Nico). Il immortalise sur pellicule les concerts, fêtes votives - notamment celles où se produit le groupe Cocktail de nuit -, la tauromachie camarguaise et espagnole, les spectacles de Flamenco... Il a également fait renaître le club des pin-ups de Nîmes renommé les Pin-up addict en folie. "Ce sont des filles super, passionnées. On est tous bénévoles, on fait ça pour le plaisir et par passion", lance t-il.
Son addiction ç lui, c'est les artistes. Cette année, pour le Festival de Nîmes, il s'est positionné devant les barrières d'une des neuf files d'attente, devant les arènes dès 8h30 le jour du concert de Mika, en pleine canicule.
"On place un gilet par terre au début de l'entonnoir des barrières, puis on attend sous les arbres, mais on revient de temps en temps afin de montrer qu'on est là et que c'est notre place", indique Nicolas.
50 mètres de sprint et il s'allonge à terre
Ensuite, dès l'ouverture, entre 18het 19h, après une courte fouille obligatoire et le "flashage" de son billet, Nicolas se précipite en courant dans les arènes, tourne à gauche jusqu'à la porte des consuls, puis entre en piste dans la fosse jusqu'à la scène. Là, il s'allonge à terre devant le crash barrière afin de garder les places pour ses collègues comme l'a fait pour le concert des rappeurs de Sexion d'assaut.
Ensuite, plus que deux ou trois heures à attendre avec ses compagnons de concerts. Cette année c'était Émilie, Maëva, Fanny, Zoé, Rémy, Güldane, Maxime et Émeline. Dès que l'artiste entre en scène, c'est le grand moment. Être au plus près de l'artiste, c'est ça son kif. "Quand il rentre sur scène, j’ai des palpitations, des larmes de joie coulent sur mon visage", confesse volontiers le Nîmois.
Le concert terminé, direction le parking des artistes. Une attente interminable en espérant apercevoir le chanteur ou, mieux, obtenir un autographe ou un selfie. Même les jours où il n'est pas au concert, il se plante aux barrières du parking des artistes et attend. Il raconte que Damon Albarn, le chanteur de Gorillaz a pris du temps avec son public et qu'il est reparti avec le chapeau d’une femme en forme de fraise.
"Stromae a fait entrer un semi-remorque dans le parking afin de s'éclipser incognito"
Et puis c'était Angèle. "Angèle est une fille très réservée mais d'une gentillesse extraordinaire. Les fans étaient tellement hystériques qu’elle a eu peur. Elle a fait quatre photos puis elle est repartie rapidement avec son garde du corps", indique-t-il.
Il explique aussi que lors du concert de Stromae, un semi-remorque est entré dans le parking et s'est positionné entre les fans et la sortie des artistes, ce qui a permis au maestro de s'éclipser incognito. Personne ne l'a vu. Pour Black Eyed Peas, "le chanteur a parlé en anglais. On n'a pas tout compris mais la rencontre était très agréable. Sexion d'assaut aussi, c'était très cool. Ils ont joué le jeu. M. a été très pro, très calme et super sympa. Il a dit : on va se tutoyer", raconte Nicolas, des étoiles dans les yeux.
Nicolas fait ça depuis qu'il a 11 ans. En 2018 pour Indochine, il a campé la veille pour le lendemain, allongé sur un matelas à même le sol, afin d'être au premier rang. Et ce sacrifice n'a pas été vain. "Pendant le concert, Nicolas Sirkis a chanté Tes yeux noirs puis il est monté sur la barrière. Je l’ai pris dans mes bras, il a souri. Mon cœur a explosé", raconte le Nîmois.
L'an dernier il a remis un cadeau à Christophe Maé en main propre. C'était un porte-clés et des boucles d’oreilles pour sa femme, ainsi qu'une lettre qui retrace les années depuis qu'il le suit. À ce jour, Nicolas n'a toujours pas reçu de réponse mais garde espoir.
Yannick Pons