Publié il y a 26 jours - Mise à jour le 25.10.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 590 fois

FAIT DU SOIR Nîmes métropole se connecte au réseau et au marché des villes "intelligentes"

Conséquence de la visite de Nîmes métropole à Taipei, en début d'année, le Smart city summit & expo s'est tenu ce vendredi, dans les locaux de la communauté d'agglomération. Ce salon, organisé chaque année à Taiwan, est le plus grand rassemblement des "villes intelligentes" d'Asie. En souhaitant une pérennisation du rendez-vous, Franck Proust espère placer Nîmes sur la carte mondiale des villes intelligentes et connectées, à deux pas du leader européen, Barcelone. 

Se placer sur la carte des "villes intelligentes" du monde ne signifie pas qu'une cité concentre un QI plus élevé que la moyenne. Il s'agit de rendre une ville plus adaptative aux besoins de ses citoyens, en s'appuyant sur les nouvelles technologies. À Nîmes, par exemple, le système Espada, de prévision des crues, entre dans ce champ d'activités. Chaque année, à Taïwan, est organisé le Smart city summit & expo (SCSE) par Taipei computer association (TCA), qui rassemble 600 exposants et des milliers de visiteurs professionnels, qu'ils proviennent d'autres entreprises technologiques ou de gouvernements. 

C'est tout ce décor qui ravit Franck Proust, président de Nîmes métropole, en cette journée où il accueille le premier évènement du genre en France. "Il y a six mois, à l'invitation de la TCA, nous sommes allés à Taipei pour observer les technologies de demain en matière de transports, vidéosurveillance, capteurs pour inondations, etc., explique Franck Proust. Nous avions alors rencontré des entreprises susceptibles d'être intéressées par le continent européen." 

Si Barcelone est la référence des "smart cities" en Europe, "il nous a été proposé d'organiser le premier en France", poursuit le président de Nîmes métropole, bien heureux de placer sa petite agglomération sur la carte "de l'arc méditerranéen des smart cities", aux côtés de Barcelone donc, mais aussi de Las Rozas de Madrid, Rome, ou la commune de Catane, en Sicile (sur 465 villes et régions de tous les continents).

Le grande salle du rez-de-chaussée de la Métropole, installée pour les rencontres B ti B de l'après-midi • François Desmeures

L'opération s'est étalée sur deux jours : un jeudi avec visite d'entreprise (Exavision, à Milhaud) ou du centre intercommunal de vidéosurveillance. Puis, vendredi tables-rondes "et témoignages pour drainer et engendrer une coopération économique", poursuit Franck Proust, qui souhaiterait assister, ensuite, à une éventuelle "implantation sur le territoire" d'une des entreprises taïwanaises. Par exemple "attirer un projet sur les puces électroniques et les conducteurs", deux secteurs où Taïwan avance en force. Asus, Synology ou encore Gigabyte étaient d'ailleurs présents parmi les huit entreprises taïwanaises qui ont fait le déplacement à Nîmes. L'après-midi était dédié aux rencontres en tête-à-tête entre entreprises et institutions.

"Taïwan est un excellent levier pour travailler sur l'ensemble du sud-est asiatique"

Éric Giraudier, président de la CCI du Gard

Les services de la métropole ont donc fait part de leurs "disponibilités foncières", exposé leurs "filières de formation" sur le territoire, ce qui a donné lieu à l'expression d'une volonté "de coopérer sur les incubateurs". "Taïwan est un excellent levier pour travailler sur l'ensemble du sud-est asiatique, s'est réjoui Éric Giraudier, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI). Intégrer les technologies au fonctionnement de la cité, c'est ce qu'attendent les citoyens". 

Pas sûr, pour autant, que la méconnaissance du sujet par les citoyens aide à l'engouement souligné par le président de la CCI. Adjoint au maire délégué à la Ville connectée, Frédéric Escojido explicite ce que cela signifie déjà pour une ville comme Nîmes. "Il s'agit d'améliorer la qualité de vie des habitants et des entreprises. Sur la sécurité, on a des caméras qui deviennent de plus en plus intelligentes." Certaines pourront ainsi donner l'alerte d'un comportement dysfonctionnel dans la rue, en fonction de ce que l'humain qui les dirige aura paramétré comme priorité. Ou signaler un dépôt sauvage d'encombrants. "L'éclairage public devient aussi plus autonome et permet de faire des économies. Il y a aussi des investissements à réaliser autour des mobilités." 

Au-delà des cités, Franck Proust imagine aussi d'autres applications forcément moins gaies, car "les conflits géolpolitiques engendrent de nouveaux besoins". Exavision a notamment montré aux Taïwanais une technologie qui permet de détecter un véhicule à 20 kilomètres. Eux qui affrontent régulièrement les inclusions chinoises dans leurs eaux territoriales se sont montrés très intéressés...

François Desmeures

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