Dans sa chambre du foyer de vie des Agarrus, les super-héros sont partout. ici un poster Marvel, là une collection de figurines, et partout, sur son lit, sur son bureau, dans ses placards soigneusement rangés dans de nombreux classeurs, ses propres dessins. « C’est rien, c'est pour vous montrer », dit-il modestement, avant de confier dessiner « tous les jours », depuis « des années, des années. » Au fil de ses dessins, Victor Vazeille a « créé un univers de super-héros, il y a les super-méchants et les super-héros », présente-il.

Passionné depuis tout petit par les super-héros, Victor aime particulièrement Spider-Man, Batman et Superman, car « ils ont des cachettes, des pouvoirs, des costumes. » De cette passion, il a donc créé un univers, avec des dizaines de personnages qui ont chacun leur fiche : côté gentils on retrouve Poppy, Batboy ou encore Super Flaman, et chez les méchants Luk Lucien, Quentin Waël ou encore les Elamans et Elawomans. Victor s’est aussi représenté, comme le professeur de sport du foyer de vie.

Aidé de son ordinateur, Victor dit avoir appris à dessiner « tout seul, dans (sa) tête », inspiré par les films, bandes dessinés et jeux-vidéos qu’il aime. Son univers, il en a fait un film, « Poppy », animé par le réalisateur gardois Bernard Palacios et projeté il y a un peu plus d'un an à la médiathèque Léon-Alègre de Bagnols. « Il y en aura un autre », annonce-t-il, la suite du premier. Pour le réaliser, le foyer de vie réfléchit à lancer une cagnotte participative, comme pour le premier film, à visionner ci-dessous.

Un projet qui tient à coeur à Victor Vazeille, pour qui le dessin est central. « Il est toujours dans la création, pose la psychologue du foyer de vie des Agarrus, Adeline Dupin. Il n'y a pas beaucoup de résidents qui créent autant que lui, en tout cas pas avec une si grande autonomie. » Victor va même jusqu'à réaliser quelques séquences en stop-motion lui-même.

La création est « hyper-importante pour lui, reprend la psychologue. Avec ses dessins, il raconte plein d'histoires qui retranscrivent des émotions qui lui sont arrivées au cours de sa vie. » Et ce depuis des années : « Le dessin est son premier outil de communication, il a commencé petit en dessinant pour se faire comprendre », rajoute Adeline Dupin. Il est sans doute là, le super-pouvoir des personnages de Victor.