FAIT DU SOIR Raccourcie d'une étape, la 54e édition de l'Étoile de Bessèges a débuté
Après l'annulation hier de l'étape de Bellegarde, l'Étoile de Bessèges a pris la route depuis Marguerittes, un soulagement pour tous les amoureux du cyclisme et Claudine Fangille, la fille du fondateur du Tour. Axel Laurance est arrivé en tête à Rousson et endosse le maillot "corail".
C'est un rendez-vous annuel incontournable pour tous les amateurs de vélo. Créée en 1971 à l'initiative de Roland Fangille, cycliste et président de l'Union cycliste bességeoise, l'Étoile de Bessèges traverse un grand nombre de communes et d'agglomérations gardoises et ouvre la saison des courses par étape. Mardi, le préfet du Gard Jérôme Bonet a encouragé l'annulation de la première étape de Bellegarde, en raison de la manifestation des agriculteurs, ce qu'ont fait à contrecoeur les organisateurs. "Cela nous touche car ça fait un an que l'on y travaille. C'est une perte financière énorme car une étape c'est 65 000 euros d'investis par l'Étoile", expliquait Patrick Herse, cheville ouvrière de ce tour du Gard.
Quand le coup de feu de départ de la deuxième étape a été donné ce matin à Marguerittes, la fille du fondateur Claudine Fangille a poussé un ouf de soulagement : "Si on n'avait pas pu partir aujourd'hui, l'Étoile en aurait sûrement pâti pour les prochaines éditions, on était donc très heureux de prendre le départ à Marguerittes", sourit-t-elle. Le choix de la commune des abords de Nîmes n'est pas anodin, la rencontre entre les organisateurs et la municipalité a été effectuée dès la fin de l'édition 2023 : "Rémi Nicolas nous a sollicités pour que sa commune soit ville de départ, tout a été décidé très rapidement", ajoute Claudine.
"Il y a énormément de monde, c'est une fête inouie et une grande fierté pour Marguerittes", se réjouit le maire Rémi Nicolas à notre micro, une petite demi-heure avant le départ. "C'est une très belle étape, ça fait quelques années que l'on travaille pour cela. Le contexte fait que l'on est ville départ du tour, c'est dommage pour mon collègue Juan Martinez mais c'est que ça nous profite", déclare-t-il par la suite. Au milieu des cris des enfants, émerveillés de voir les coureurs et demandeurs d'autographes, on a pu apercevoir le directeur du Pont du Gard Sébastien Arnaux, "grand amateur de vélo" comme il a pu nous le dire, l'ancien footballeur Patrick Champ ou encore le grand passionné Arnaud Bord qui ne raterait pour rien au monde ce rendez-vous.
Une étape qui s'est jouée jusqu'à la fin
163,5 kilomètres de pur bonheur pour les 19 équipes en lice, qui ont franchi la ligne d'arrivée dans la commune de Rousson aux alentours de 16h pour les plus rapides. Au bout des quinze premiers kilomètres, un trio de tête s'est détaché, composé de Matisse Julien (CIC U Nantes Atlantique), Jean-Louis Le Ny (Nice Métropole Côte d'Azur) et Maximilien Juillard (Van Rysel-Roubaix Lille Métropole). Ce dernier s'est d'ailleurs fait une énorme frayeur, à 62 km de l’arrivée, le coureur français a perdu du temps en sortant de route, montant sur une côte au col de la Baraque. Reparti rapidement après cet incident, le grimpeur a finalement rattrapé son retard.
Le peloton, longtemps à 1m30 du top 3 de la course, a fini par grignoter son retard et s'est retrouvé à seulement une petite dizaine de secondes de l'échappée dans les dix derniers kilomètres. L'équipe Lidl-Trek menée par le Danois Mads Pedersen a été le chef d'orchestre de ce peloton, grâce à un gros travail du Français Julien Bernard. À moins de 10 km de l'arrivée, le peloton a été victime d'une série de chutes, emmenant avec lui l'un des favoris, l'Italien Alberto Bettiol de l'équipe EF Education-EasyPost.
Sur les derniers kilomètres les choses ont commencé à se corser, Mads Pedersen a accéléré le rythme et les étoiles semblaient être alignées pour que l'étape soit à lui aujourd'hui. Il est tombé sur un os : l'insouciance et le talent du jeune Axel Laurance. Le coureur de 21 ans de l'équipe Alpecin-Deceuninck a mis tout son coeur pour remporter l'étape Marguerittes-Rousson, s'offrant par la même occasion sa première victoire en 2024.
À Rousson, le maire Ghislain Chassary était évidemment de ceux qui ont attendu avec impatience que les coureurs franchissent la ligne d'arrivée : « C’est notre petit tour de France à nous. La deuxième étape et ça le restera, le grand départ c’est à Bellegarde. Cette deuxième arrivée de l’Étoile au Castellas nous ravit. Sans les bénévoles, tout cela serait impossible, c’est ça le sport ! », clame le maire PCF.
La voie ouverte aux grimpeurs
Ce soir, le Français Axel Laurance endosse le maillot corail de leader de l'épreuve, avec quatre secondes d'avance sur Pedersen et sept sur Vauquelin. Demain vendredi, la troisième étape se déroulera autour de Bessèges. Samedi, une boucle autour de Mejannes-le-Clap remplace la désormais mythique arrivée en haut du Mont Bouquet. En effet, le centre sportif de Mejannes-le-Clap est un lieu d’accueil de préparations pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, qui abrite une portion labellisée UCI. En guise de Mont Bouquet, une bosse de deuxième catégorie devra être gravie par deux fois à Mejannes-le-Clap. Les possibilités de se distinguer pour les grimpeurs sont devenues limitées. Ainsi, ce sont les « puncheurs » qui devraient entrer dans la danse dès demain.