Sous fond de débat houleux, le budget 2025 de la commune du Grau-du-Roi a été adopté à la majorité. L'opposition menée par Charly Crespe n'a évidemment pas voté en sa faveur. Il s'agissait du 11e budget présidé par le maire Robert Crauste, par ailleurs candidat pour un troisième mandat municipal à la tête de la ville.

Le premier édile a souhaité proposer au vote de l'Assemblée communale, un budget primitif 2025, "solide, bien entendu équilibré et sincère" qui placerait la commune "dans de très bonnes conditions financières pour son avenir à court et moyen terme". Le budget permettrait de dégager une capacité d'autofinancement "très importante". "C'est un indicateur essentiel. Quatre millions d'euros, c'est deux fois et demi la préconisation de la Chambre régionale des comptes", lance-t-il.

"Un budget qui permet un haut niveau d'investissement jamais atteint pour poursuivre la transformation de la ville et adapter nos équipements, voirie, les modes de déplacement, les aménagements publics, le stationnement, les écoles, la crèche, la transition énergétique et écologique, sans oublier l'entretien du patrimoine", continue le maire.

Élu maire en 2014 après avoir été dans l'opposition face à Étienne Mourrut, Robert Crauste a récupéré la commune avec une dette de 70 millions d'euros : "On avait une capacité d'autofinancement effondrée, un fonds de roulement négatif, la commune était en cessation de paiement, et ce n'est pas moi qui le dit", ajoute-t-il.

En guise de stratégie politique pour redresser les finances de la commune, Robert Crauste et son équipe municipale ont augmenté en 2015 les impôts de 7%, permettant d'injecter un million d'euros en plus dans les caisses chaque année. 2025 marque un retour à des taux d'imposition datant de 2004, avec la baisse des impôts (-1 million d'euros). 12 500 000 euros de coût net d'investissement sont prévus

Passe d'armes

"Imaginons une ville dans laquelle tout le monde est écouté, où chaque bâtiment répond aux attentes des habitants. Cette ville n'est plus le Grau-du-Roi. Nous sommes maintenant à moins d'un an de la fin de votre mandat. Il est le moment de faire un premier point de bilan sur ces 11 ans", lance Charly Crespe.

Au cœur des critiques, le repoussement des travaux dans les écoles et l'abandon du projet de fusion : "Vous prétendez vous soucier du bien-être de la population et être à son service. Mais servez-vous les habitants lorsque vous repoussez les travaux dans les écoles ? Des travaux indispensables pour garantir de bonnes conditions d'accueil de nos enfants", exprime-t-il.

Il n'oublie pas d'évoquer la nouvelle médiathèque inaugurée fin d'année dernière (dont il a boycotté l'inauguration) et la salle des fêtes, ainsi que la nouvelle maison médicale de garde et la navette de proximité 100% électrique, "qui ne sont pas encore en service", s'exclame l'élu d'opposition. "Depuis deux ans, qu'avez-vous travaillé ? Rien. Qu'avez-vous fait pour le logement saisonnier ? Rien, à part de la communication", lance Charly Crespe.

"Les énormes écarts entre les prévisions et les réalisations sur le plan travaux en 2024 montrent un manque de maitrise", fustige Alain Guy, conseiller municipal d'opposition, qui parle d'un "alourdissement de la dette avec des emprunts excessifs". "Seulement 50% des travaux ont été réalisés en 2024", continue-t-il.

Candidature 

En début de séance, Charly Crespe a vendu la mèche : Robert Crauste est candidat aux prochaines élections municipales. Une annonce qu'il a officialisée à l'entracte du conseil, la fin d'un secret de polichinelle. Après celle de l'ancienne candidate Horizons aux Législatives Sophie Pellegrin-Ponsole et celle de Charly Crespe, il y aura au minimum trois listes sur la commune grauléenne. La bataille peut commencer !