Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.07.2021 - norman-jardin - 5 min  - vu 5222 fois

FAIT DU SOIR Yohan Bocognano (ex-Nîmes Olympique) : « Il fallait que je paie les pots cassés »

Yohan Bocognano a joué à Nîmes de 2009 à 2011 [Photo via MaxPPP] - WORLDPICTURES/MAXPPP TEAMSHOOT

La première titularisation de Yohan Bocognano face à Bastia. Demain c'est le maillot bleu que portera l'ancien Crocodile (Photo via MaxPPP] • PHOTOPQR/NICE MATIN TEAMSHOOT

Les Crocodiles débutent leur saison de Ligue 2 demain à Bastia (15h). L’ouverture du championnat sera, pour les Nîmois, l’occasion de revoir un ancien du NO en la personne de Yohan Bocognano qui a porté le maillot rouge de 2009 à 2011. Si son passage à Nîmes a été un peu compliqué, le défenseur de 31 ans s’épanouit aujourd’hui avec le Sporting Club de Bastia, fraîchement promu en L2. Rencontre avec un Corse qui se souvient de ses années nîmoises.

Objectif Gard : Dans quelles circonstances avez-vous atterri à Nîmes en 2009 ?

Yohan Bocognano : Alors que je jouais à l’AC Ajaccio, Jean-Michel Cavalli, qui était l’entraîneur de Nîmes, m’a sélectionné avec l’équipe de Corse à l’occasion d’une rencontre contre le Congo. J’ai fait un super match et le coach m'a fait signer trois ans au NO. C’était mon premier contrat professionnel.

Connaissiez-vous le contexte nîmois de l’époque ?

Oui, par le biais de Jean-Jacques Mandrichi et Johan Cavalli qui m’en avaient beaucoup parlé. Ils m’ont dit que c'était un bon club, donc ça a facilité ma venue.

« Avec Jean-Michel Cavalli c’était parfait »

Vos débuts ont été compliqués avec une première titularisation à Bastia et une lourde défaite 6-1. Comment l’avez-vous vécu ?

Oh oui je m’en rappelle très bien ! Je joue mes premières minutes en Ligue 2 contre Vannes (il remplace A. Zarabi à la 90e et les deux équipes font 1-1). Ensuite, on en prend six à Bastia et ce n’est pas le plus beau souvenir. Ça a été dur à encaisser et de se relever. J’ai eu la force de caractère de me remettre au travail. Jean-Jacques, Johan et Medhi (Mostefa NDLR) ont été là pour me soutenir. Je n’oublie pas non plus d’autres joueurs comme Ludovic Liron et Abderaouf Zarabi qui m’ont beaucoup fait avancer dans mon apprentissage lors de la première saison.

Quels rapports entreteniez-vous avec vos coachs nîmois ?

Avec Jean-Michel Cavalli c’était parfait. C’est lui qui m’a fait venir, il m’a tout donné et ça a été dur quand il est parti. Avec Noël Tosi ça a été sans plus, et quand Thierry Froger est arrivé, ça s’est très mal passé et j’ai demandé à partir à la fin de ma deuxième saison.

Pourquoi partir alors qu’il vous restait une année de contrat ?

Il me fallait du temps de jeu et je savais que Thierry Froger ne comptait pas sur moi.

« J’aurais aimé partir sur autre chose »

Qu’avez-vous fait ?

J’ai signé au Gazelec Ajaccio qui était en National et je ne l’ai pas regretté car nous sommes montés en Ligue 2.

Avez-vous des regrets avec Nîmes Olympique ?

J’aurais aimé partir sur autre chose, parce que je ne suis pas perfectionniste, ni rancunier, mais je suis très fier. J’aurais voulu montrer un peu plus, mais on ne m'en a pas laissé l’occasion. On m’a fait porter le chapeau en me considérant comme le fils spirituel de Jean-Michel Cavalli, il fallait que je paie les pots cassés. Ce n’est pas grave et je l’ai assumé.

Cela vous a-t-il laissé un goût amer ?

Non parce qu’en signant au Gazelec, je rentrais chez moi en Corse. Nîmes descendait en National et Ajaccio y était déjà, donc quoi qu’il arrive, j’aurais joué dans cette division. En plus, on bat Nîmes à Mezzavia et on fait 0-0 aux Costières.

« Ça a été formateur »

Quels sont les points positifs de votre passage à Nîmes ?

Je m’y suis régalé, ça a été formateur et je m’y suis fait des amis en dehors du foot. À chaque fois que je suis passé à Nîmes c’était un plaisir. Je suis toujours les résultats des Crocodiles. C’est le club qui m’a donné ma chance en Ligue 2 et qui m’a offert mon premier contrat pro. Je n’ai rien contre le club, c’est plus avec Thierry Froger que ça ne s’est pas bien passé.

Yohan Bocognano le 7 août 2009 [Photo via MaxPPP] • WORLDPICTURES/MAXPPP TEAMSHOOT
Et avec les dirigeants ?

J’avais des supers rapports avec Laurent Boissier et Philippe Goursat, le directeur-général. Ils ont facilité mon départ.

Avec quels joueurs étiez-vous le plus proche ?

Mandrichi, Cavalli, Mostefa et puis la deuxième saison je me suis rapproché de Poulain, Davidas, Gigliotti et Butelle. J’avais des très bons rapports aussi avec Zarabi et Keita. Quand on se croise, c’est un réel plaisir.

« Je me suis vraiment régalé en Azerbaïdjan »

Après Nîmes vous avez beaucoup bourlingué, parlez-nous de votre parcours.

Istres a été une grosse désillusion. J’avais comme entraîneur José Pasqualetti qui m’avait fait débuter à Ajaccio. Il m’a fait venir à Istres mais finalement ça n’a pas marché. Avec le recul, je me dis que ça venait de moi.

Il y a eu aussi un passage à Bakou en Azerbaïdjan.

Là, ça a été le top du top. Je me suis vraiment régalé en Azerbaïdjan. J’ai découvert une autre culture, une façon de jouer et une superbe mentalité. Il y avait un super coach. Ça m’a permis de jouer en Coupe d’Europe.

La suite a été plus difficile...

Oui en rentrant d’Azerbaïdjan, je signe en Belgique, et après mon contrat je n’ai plus rien. J’avais 26 ans et je voulais arrêter le football. Ce monde ne me convenait plus et j'ai signé en DH en Corse (Propriano, NDLR). Cinq ans plus tard je me retrouve en Ligue 2.

« On s’est retrouvés à dormir dans des tentes »

Vous avez vécu des grands moments à Bastia avec cette remontée en Ligue 2 ? 

C’est ma plus belle aventure. Je suis clairement venu au club pour vivre ces moments-là. Bastia est une place forte en France, et chez nous, c’est le club phare de l’île.

Est-ce que le plus difficile commence pour le Sporting ?

On va essayer de pérenniser le club en Ligue 2 pour voir plus grand d’ici deux ou trois ans.

Vous reste-t-il une anecdote avec les Crocodiles ?

Le stage de pré-saison qui se déroulait en Corse. On a fait le GR 20, une chaîne de montagne très difficile à gravir. Il n’y avait pas assez de places pour tout le monde dans le gîte. Alors Jean-Michel Cavalli a décidé qui devait dormir dehors. On s’est retrouvés tous les guerriers avec Mandrichi, Mostefa, Cavalli dans une première tente, et Poulain, Butelle et moi-même dans une autre. La nuit, il fait froid, il fait noir, et puis il y a des sangliers et des araignées.

Propos recueillis par Norman Jardin

Bio express :

Né le 16 juin 1990 à Ajaccio (Corse-du-Sud). Poste : défenseur. Premier match avec le NO : Vannes – Nîmes en L2 le 14 août 2009, il remplace A. Zarabi à la 90°. Première titularisation avec le NO : Bastia – Nîmes 6-1, le 18 août 2009. Son président : Jean-Louis Gazeau. Ses entraîneurs nîmois : Jean-Michel Cavalli, Noel Tosi et Thierry Froger. Ses clubs : 2008-09 : A.C. Ajaccio II (entraîneur José Pasqualetti), 2009-11 : Nîmes Olympique, 2011-13 : Gazelec Ajaccio, 2013-14 : FC Istres (entraîneur José Pasqualetti), 2013-15 : Inter Bakou (Azerbaïdjan), 2015-16 : Tubize (Belgique), 2016-17 : Propriano (DH), 2016-17 : FC Mulhouse, 2017-18 : Bastia-Borgo et 2018-21 : SC Bastia.

Norman Jardin

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