FESTIVAL DE NÎMES Avec insolence et humanisme, Shaka Ponk ensorcèle les arènes
Ce vendredi 14 juin, le public des arènes bimillénaires nîmoises a été transporté par la magie visuelle, auditive, insolente et humaniste, de Shaka Ponk, sur fond d'anti-corrida.
Le Festival de Nîmes privilégie volontairement une diversité musicale dans une offre grand public. Cette année, avant IAM ou MC Solaar (ce samedi 15 juin), Calogero (le 22 juin), Étienne Daho ou Patti Smith (19 juillet) et Grand corps malade le 23 juin, mais après Eric Clapton ou Dua Lipa, Shaka Ponk, ovni musical et scénique, passait par les arènes gardoises pour une tournée d’adieux.
Avant le Hellfest
Après plusieurs années d’absence, la tournée d’adieux de Shaka Ponk, « The final fucked up tour !”, littéralement dernière tournée fichue ou dernière tournée avant que tout soit fichu, passait par les arènes nîmoises dans le cadre du Festival de Nîmes, juste avant le Hellfest.
Après 22 ans de carrière, aux multiples influences, entre rock alternatif, heavy metal, électro et hip-hop, cette tournée pourrait être la dernière puisque les membres de Shaka Ponk, soucieux de réduire leur empreinte carbone, ont annoncé qu’ils ne souhaitent plus traverser la France et l'Europe en semi-remorques.
"Pour tous les taureaux morts ici"
Mais ce n’était pas sans passer par les arènes de Nîmes et pas sans défendre les taureaux. Le groupe, membre d'honneur de l'Alliance Anticorrida, engagé contre la corrida par la voix de son chanteur Frah avait convié l'association au spectacle. Le Comité radicalement anti-corrida (Crac) en avait profité pour lancer une action avant le concert, à proximité des arènes.
Dès l’intro, Frah se jetait dans la foule et donnait le ton du concert. Ensuite Je m’avance, Wanna get free, Twisted Minds. Entre deux morceaux, Frah lâche un timide et discret « fuck corrida ». Et puis J’aime pas les gens, Tout le monde danse, I’m picky.
Sur Circle Pit, le chanteur se place au milieu du public au centre des arènes, et fait danser la foule en cercle autour de lui en mimant un taureau : « C’est pour tous les taureaux qui sont morts ici », répète-t-il, avant de faire passer des messages humanistes d’amour et de paix. Et puis Smells like teen spirit, Sexball et Rusty. Acoustique délicieuse, furie tribale et volcan inventif. Le public a été transporté par la magie visuelle et auditive, insolente et humaniste du groupe. Juste avant, Dionysos, le chanteur qui s'était cassé la jambe en concert à Paloma de Nîmes quelques mois plus tôt, s'est produit sur un fauteuil roulant... qu'il a tout de même quitté régulièrement. Le Festival de Nîmes est bien engagé !