GANGES Face à la menace de fermeture de la maternité, les élus du Pays Viganais appellent à manifester
Alors la maternité de Ganges, logée par la polyclinique Saint-Louis, semble menacée de fermeture, les élus de la communauté de communes du Pays Viganais viennent de publier un communiqué dans lequel ils refusent les alternatives proposées et appellent à manifester le 10 novembre prochain.
Située à quelques hectomètres de la frontière entre le Gard et l'Hérault, Ganges l'héraultaise est utile à de nombreux Gardois. Cette commune de 4 000 âmes abrite en effet la polyclinique Saint-Louis qui accueille elle-même une maternité. Confronté à des problèmes de rentabilité et de recrutement, le groupe Cap Santé, propriétaire des lieux, aurait l'intention de ne pas conserver ce service qui accueille près de 300 naissances par an (relire ici).
Le 6 octobre dernier, une réunion organisée par la commune de Ganges aurait mis en exergue un manque de médecins, ainsi qu'un "certain manque d’intérêt des anesthésistes qui ne souhaitent plus intervenir à la maternité et qui viennent d’ailleurs d’annoncer leur démission". Des faits rapportés par les élus de la communauté de communes du Pays Viganais, lesquels viennent de faire parvenir un communiqué à la presse.
"Une atteinte grave au droit à l’interruption volontaire de grossesse"
Au cours de ce rendez-vous en début de mois, "nous avons rappelé que la maternité de Ganges rayonne sur un bassin de vie très étendu dans le Gard, jusqu’aux portes d’Alès et à travers les montagnes cévenoles, considèrent les élus du Pays Viganais. Nos spécificités locales font que les distances en kilomètres ne représentent rien de significatif. C’est le temps de trajet qu’il faut prendre en compte. Ainsi, la perte de cette maternité imposerait aux patient(e)s un trajet de plus d’une heure - voire même deux - pour rejoindre Alès, Nîmes, ou Montpellier... C’est inenvisageable ! Impensable !"
Ces derniers voient en la potentielle fermeture de la maternité de Ganges dès la fin de l'année "une nouvelle atteinte à nos services publics", laquelle serait "surtout un risque pour la vie de nos futurs enfants et de nos mères". Dans ce même communiqué, les élus du Pays Viganais estiment que cette fermeture porterait "une atteinte grave au droit à l’interruption volontaire de grossesse", dans la mesure où les autres lieux où ces IVG pourraient être réalisées se situent "à plus d’une heure de route, ce qui rendrait impossible toute la discrétion parfois souhaitable - en particulier pour les mineures - du fait des obstacles en termes de mobilité".
"La mobilisation de toutes et tous s’impose"
Mais après ce constat alarmiste, les élus de la Com'Com' échafaudent quelques pistes à explorer, telle que la facilitation de "l’embauche de travailleurs étrangers, voire même hors UE". Aussi, alors que Didier Jaffre, directeur général de l'agence régionale de santé Occitanie, aurait reconnu lors de cette réunion du 6 octobre que "la clinique assumait une mission de service public", la communauté de communes du Pays Viganais s'interroge : "Si la logique d’entreprise privée ne permet pas la souplesse nécessaire au maintien de la maternité, ne peut-elle pas être reprise par l’hôpital public ?"
Visiblement envisagés comme possible plan B, les centres de périnatalité de proximité "n’apporteront aucune solution", d'après les signataires du communiqué qui les refusent catégoriquement, au motif que "cette fausse alternative fragiliserait les sages-femmes qui exercent en libéral sur le territoire sans apporter de réponse sur la question des accouchements, en particulier en urgence".
Avant d'amorcer leur conclusion, les élus du Pays Viganais appellent la direction du groupe Cap Santé, l’ARS Occitanie, ainsi que le ministre de la Santé, "à mobiliser l’ensemble des solutions disponibles, sans en écarter aucune", car la fermeture de la maternité "n’est pas une éventualité envisageable pour nos concitoyens et pour notre territoire". Dans ce contexte, "la mobilisation de toutes et tous s’impose", concluent les élus de la collectivité présidée par Régis Bayle, qui appellent au rassemblement, "non partisan et le plus large possible", devant la maternité de Ganges, le 10 novembre à 18 heures.
Corentin Migoule