Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 18.12.2018 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 771 fois

GARD Budget 2019 : un gilet jaune pour le Département ?

Aujourd’hui et demain, les conseillers départementaux sont appelés à voter le budget 2019 du Département. Un exercice difficile...
Le Conseil département du Gard (Photo : Véronique Camplan)

Une collectivité prise entre deux feux... Malgré la hausse des dépenses sociales (bénéficiaires du RSA, mineurs isolés, vieillissement des personnes âgées…), le Département est contraint par l’État à faire des économies. 

C'est loin d'être une partie de plaisir pour la majorité de Gauche... Aujourd'hui et demain, le budget 2019 est soumis au vote des élus. Dans un discours « plus politique que d’habitude », Martin Delord, vice-président socialiste aux Finances, ne va pas mâcher ses mots pour dire tout le bien qu’il pense de la politique du gouvernement. 

Dépenses sociales : une hausse de 2,5 %

« La capacité d’action du Département est pénalisée, ne le cachons pas », déplore le Cévenol. Quel est le problème ? Chef de file de la protection sociale, le Département finance le RSA (Revenu de solidarité active) ainsi que l’APA (Allocation personnalisée d'autonomie) ou la PCH (Prestation de compensation du handicap).

Sur les 776 M€ de dépenses de fonctionnement prévues pour 2019, la part sociale représente 455 M€. Soit plus de la moitié du budget... que l’exécutif ne maîtrise pas. « Je ne contrôle pas le nombre de bénéficiaires du RSA, ni l’indemnité, mais je paye ! Pareil au sujet des personnes âgées et les mineurs non-accompagnés », s’indigne régulièrement le président socialiste du Département, Denis Bouad.

Une cinquantaine de postes supprimée

Le problème c’est que cette année le gouvernement impose aux collectivités de ne pas dépasser 1,2% de hausse de dépenses de fonctionnement. Cinquième département le plus pauvre de France, la collectivité gardoise a estimé « qu'en 2019 les dépenses sociales devraient augmenter de 2,5%. »

Du coup, « nous devons faire des économies sur les budgets que nous maîtrisons, sur nos compétences facultatives [...] mais qui contribuent à faire du lien dans une société qui se veut libre, égalitaire et fraternelle », regrette de nouveau Martin Delord.

Ces réductions des dépenses devraient passer par le non-remplacement d’une cinquantaine d’agents (sur 3 200 fonctionnaires) ainsi que par des baisses de subventions pour les relais d’assistance maternelle et relais emplois dans les territoires ruraux. Alors demain, au Département, ce n’est peut-être pas rouge mais plutôt jaune fluo que verront certains élus…

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Et aussi :

Le corset de l'État. En comparaison avec 2018, les dépenses de fonctionnement devraient augmenter de 1,02%. Une mesure permettant de rester dans les clous imposés par l’État, sous peine de pénalités financières.

La citation. Elle provient du socialiste Martin Delord, vice-président aux Finances : « La définition de la folie, c’est de répéter toujours les mêmes choses et d’en attendre des résultats différents. » Une citation pour dénoncer les politiques de réduction des dépenses publiques des gouvernements successifs : « nos derniers présidents de la République ont toujours cette constance à penser qu’ils détiennent la vérité au mépris des institutions locales et des citoyens quand ils n’appartiennent pas à leur élite déconnectée. » L'ex-président socialiste François Hollande appréciera... 

Lire aussi : GARD Le Département pris entre deux feux

Coralie Mollaret

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