GARD Ce qu’il faut retenir du conseil départemental
Le Département moins endetté
C’est la bonne nouvelle de ce conseil. Le Département a reçu ses comptes administratifs 2017. Ils retranscrivent les dépenses et recettes réelles de l’année écoulée. « Nous avons dégagé 83 M€ d'épargne brute », se félicite le président PS (parti socialiste), Denis Bouad. Ces économies serviront à financer les futurs investissements, notamment l’acquisition de 10 000 m2 de nouveaux bureaux sur le périphérique près de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) pour 12,5 M€.
Surtout, cette épargne permettra de rembourser une partie de la dette, qui passera de 463 M€ en 2017 à 427 M€ en 2018. Une annonce saluée par les trois groupes d’opposition (UDI et Indépendants, Le Bon sens républicain, Front national). S’abstenant sur le rapport, les élus, de droite, Laurent Burgoa, et centriste, Thierry Procida, ont toutefois tiqué sur « la baisse des effectifs, qui est restée un simple effet d’annonce » et sur la « baisse des dépenses d’investissement qui permet d'avoir une meilleure santé financière au détriment de celle du territoire ! »
Pacte avec l’État
Avant la fin du mois, les Départements sont invités à signer un «contrat de confiance » avec le Gouvernement. La collectivité s’engage à contenir l’évolution de ses dépenses de fonctionnement à 1,2%. En cas de refus, elle pourrait subir des pénalités atteignant les 17 M€... Soit peu ou prou le coût de la construction d’un collège !
Denis Bouad ne se démonte pas : « je signerai si nous avons une vraie politique du gouvernement sur les mineurs non-accompagnés et un accord avec l’ADF (Association des départements de France) pour une péréquation des allocations. » Et de rappeler : « Aujourd’hui, un Gardois paie 87 € par an pour financer le RSA (Revenu de solidarité active) quand la moyenne nationale est à 30€ ! » Une position que rejoint Olivier Gaillard, élu départemental et député La République en marche, qui va même plus loin : « les 1,2% ne doivent pas prendre en compte les dépenses liées au social. »
Pas de lézard à Vauvert
La mise à disposition d’un agent du Département à la mairie de Vauvert a fait grincer les dents de l’opposition. Dans le cadre du contrat de ville, la collectivité départementale détache à la Ville une technicienne chargée de réaliser le projet de renouvellement urbain de la commune.
Seulement pour Laurent Burgoa, « Vauvert va payer des primes à cet agent. Des éclaircissements sont à apporter ! » Pour le rapporteur, Martin Delord : « le climat de suspicion porté sur le maire et ex-président du Département, Jean Denat, n’est pas très élégant. » « Il n’y a pas de lézard », certifie Denis Bouad. Malgré le vote contre de la droite, le rapport a été validé.
Le lac des Pises sauvé
Les élus ont acté l’acquisition du lac des Pises et de terrains environnants pour 44 000€. D’une superficie de 13 hectares, ce lac est alimenté par le ruisseau des Pises, situé dans le Parc national des Cévennes. « Il y a quelques mois, l’État a demandé au Parc de réaliser des travaux sur le barrage du lac, pour un montant de 700 000€. Il ne pouvait pas les réaliser faute de moyens », commente la vice-présidente, Geneviève Blanc.
Pour conserver cet espace, la collectivité a accepté de récupérer l’infrastructure. Une décision actée « sous réserve que l’État assouplisse ses règles en matière de surveillance, sachant qu’il n’y a pas d’habitations en aval. » Les discussions avec l’État sont en cours.
Passe d'armes dans la majorité
Enfin, la séance a donné lieu à un virulent affrontement entre deux élus de la majorité : l’écologiste Bérengère Noguier et le macroniste Olivier Gaillard. L’élue du canton d’Uzès n’a pas mâché ses mots pour dire tout le bien qu’elle pensait de la politique du gouvernement : « la loi Agriculture et alimentation est sans courage avec le renoncement de l’interdiction du glyphosate d’ici 2020 ! Mais nous pouvons aussi parler de la loi Engagement pour le Logement, l’Aménagement et le Numérique qui fait plutôt penser à une dégringolade ! »
Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire du député Gaillard : « renvoyer la loi sur l’Agriculture au glyphosate, ç'est un peu juste. Si elle avait travaillé son sujet, Bérengère Noguier aurait pris en considération mes interventions sur les circuits courts, aux coopératives, aux abeilles… Qu'elle se présente aux élections législatives pour avoir toute latitude pour débattre au niveau national ! » L'Uzétienne a promis d'y penser...
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com