GARD Ces photos d'influenceurs qui menacent le parc national des Cévennes
Pour capturer la photo qui fera fureur sur les réseaux sociaux, il faut parfois avoir l'art de la mise en scène. À condition que celle-ci ne menace pas directement les lieux... La semaine dernière, le parc national des Cévennes a lancé une alerte aux influenceurs.
En effet, certaines photos ou vidéos postées par des créateurs de contenus mettent en scène des infractions à la réglementation. Les images sont parfois vues par des centaines de milliers d'abonnés. Devant la multiplication du phénomène, le parc en appelle à la responsabilité des influenceurs.
L'infraction qui revient la plus souvent, ce sont les feux de camp, alors que les Cévennes sont, comme beaucoup de régions, touchées par la sécheresse. Le risque d'incendie est accru dans le parc. "Pourtant, nous assistons à une recrudescence de vidéos où l’on peut voir par exemple un père et son fils faisant cuire des chamallows sur le mont Aigoual, des randonneurs aguerris qui bivouaquent autour d’un feu de camp près de l’étang de Barrandon… Ces comportements sont irresponsables car ils risquent d’inciter d’autres personnes à reproduire ces infractions", déclare Anne Legile, directrice du parc national des Cévennes.
"L’enjeu est trop important pour qu’il puisse être ignoré"
Elle et ses équipes demandent à YouTube, Instagram, Twitter et tous les réseaux sociaux qui hébergent ces contenus "à prendre des mesures et à les retirer au plus vite. L’enjeu est trop important pour qu’il puisse être ignoré, mais nos demandes et signalements restent pour l’heure sans réponse", déplore-t-elle. Le bivouac dans des zones non autorisées figure également parmi les infractions régulièrement relevées. Il est impératif de rester à proximité des GR pour limiter les dérangements.
Au-delà du feu et du bivouac, d’autres infractions à la réglementation du Parc sont publiées. La plus fréquente est celle de vidéos montrant des chiens non tenus en laisse, alors qu'ils doivent l'être : "Cette réglementation est essentielle pour protéger la faune et la flore du parc. En effet, une simple rencontre peut suffire à déloger une famille d'oiseaux protégés, d'insectes rares, de petits et grands mammifères emblématiques. De plus, les troupeaux sont nombreux et la cohabitation avec les moutons et leurs "patous", ces chiens de protection particulièrement réactifs et jaloux, peut s'avérer... conflictuelle", renchérit Anne Legile.
Parmi les autres infractions constatées, l’utilisation de drones qui peuvent être perçus par la faune (sauvage et domestique) comme un danger, voire représenter un prédateur. En période de nidification, cela peut même mettre en péril des nichées d’espèces protégées sans compter les risques de collision en vol, notamment avec les nombreux rapaces qui sont présents dans le parc.
La réglementation du cœur du Parc national des Cévennes est en ligne sur le site officiel de l’établissement. Le non-respect de cette réglementation est constitutif d'une infraction relevable par procès-verbal.