GARD Déserts médicaux : l'UFC-Que Choisir de Nîmes interpelle les parlementaires
L'UFC-Que Choisir met gratuitement à disposition sur son site "une carte interactive de la fracture sanitaire", pour que chacun puisse vérifier l’accès aux soins à partir de sa commune.
Dans un communiqué, l’Union fédérale des consommateurs—Que choisir de Nîmes interpelle les parlementaires, faisant état d'une "inquiétante proportion de déserts médicaux s’expliquant aussi bien par une mauvaise répartition géographique des médecins que par l’aggravation des dépassements d’honoraires", et demande des "mesures ambitieuses pour permettre un égal accès aux soins".
Tenant compte des deux critères précités, l'association de défense des consommateurs a réalisé une carte interactive, disponible sur gratuitement sur son site www.quechoisir.org, qui permet à tout un chacun de découvrir si les médecins en accès direct (généralistes, ophtalmologues, gynécologues, pédiatres) sont plus ou moins nombreux que la moyenne par rapport aux besoins médicaux de la population. Et cela commune par commune. Ainsi, à Nîmes, la population a un accès très supérieur à la moyenne aux médecins généralistes par exemple quel que soit leur tarif. À Alès et Bagnols-Cèze, il est supérieur à la moyenne, tandis qu'à Beaucaire, il est inférieur.
"Dans notre département, l’accès à la médecine de ville est très compliqué pour les spécialistes. En prenant en compte l’offre médicale accessible à moins de 45 minutes de route, notre analyse montre que 15,4 % des enfants du département vivent dans un désert médical pour l’accès à un pédiatre. 30,2 % des femmes résidant dans le Gard vivent dans un désert médical pour l’accès à un gynécologue. Les Gardois sont également confrontés aux pires difficultés pour accéder à un ophtalmologue, les déserts médicaux pour cette spécialité concernant 9,7 % d’entre eux", indique l'équipe de l'UFC-Que Choisir de Nîmes.
Le tarif de la consultation est un autre point qui a été étudié, un critère particulièrement important pour les usagers dont les complémentaires santé ne prennent pas ou peu en charge les dépassements d’honoraires. "Or, cette pratique est trop largement répandue parmi les spécialistes. Dès lors, en ne prenant en compte que les médecins pratiquant le tarif de base de la sécurité sociale, ce sont en réalité respectivement 51 % des enfants, 70,2 % des femmes et 52,9 % des personnes vivant dans notre département qui subissent un désert médical."
Et de poursuivre : "Face à l’échec criant des coûteuses mesures d’incitations passées à résorber la fracture sanitaire, les pouvoirs publics doivent de toute urgence changer de braquet et réguler l’installation des médecins." Les UFC-Que Choisir de Nîmes et d’Alès demandent aux parlementaires du département d’intervenir. D'une part pour l’instauration d’un conventionnement territorial des médecins ne permettant plus aux médecins de s’installer en zones surdotées, à l’exception du secteur 1 (tarif de la sécurité sociale) quand la situation l’exige (remplacement d’un médecin partant à la retraite ou zone très largement sous-dotée en médecins en secteur 1).
Ils réclament la fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) à l’origine du développement incontrôlé des dépassements d’honoraires. Les nouveaux médecins ne devraient avoir le choix qu’entre un secteur 1 aux honoraires sans dépassements et l’Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), qui encadre les dépassements d’honoraires. Ainsi que l’organisation d’un système de désignation effective d’un médecin traitant à chaque usager qui en fait la demande et la révision de l’octroi des aides publiques aux médecins ne respectant pas le tarif de la sécurité sociale, hors OPTAM.