GARD Le fils envoie son père complice de vols en prison
Un père et son fils sont respectivement condamnés à de la prison ferme et à une peine sous bracelet électronique, par le tribunal judiciaire de Nîmes, vendredi 26 août, pour une série de neuf vols et tentatives de vols dans des bars et restaurants du Gard, afin d’éponger les dettes du fils.
Guy, 50 ans, n’avait jamais reconnu son fils Steven, 23 ans. La mère de celui-ci s’étant opposé à ce que le cambrioleur aguerri n’entretienne trop de contacts avec l’enfant, alors qu’il purgeait près de vingt années derrière les barreaux. Mais alors que Guy s’était rangé depuis quelques années, c’est Steven, endetté de près de 23 000 euros, qui l’a sollicité pour une série de vols en famille.
Lors de trois soirées, les 15, l21 et 22 mai 2022, le père et le fils ont ainsi commis neuf vols et tentatives de vols dans des bars et restaurants à Narbonne, Sète, Marguerittes et Nîmes, pour des butins médiocres, hormis une soirée à plus de 2 000 euros. Surtout, la voiture du fils, une Cactus avec des pièces de couleurs différentes, était reconnaissable entre toutes.
« Mais comment, à 23 ans, peut-on imaginer un périple pour éponger ses dettes ? », s’interroge le président Brice Barbier. Steven prétend ne pas avoir eu le choix. « Je n’avais pas d’autres solutions, les huissiers me courraient après pour un crédit auto et plusieurs autres petits crédits. Je suis boulanger et j’ai dû démissionner, explique-t-il timidement, à la barre. Je savais qu’il avait déjà fait ça. Il a mis du temps à accepter… »
"Je sais ouvrir une porte, mais je n’ai pas le permis"
Son père possède en effet un long passé de voleur émaillé de près de 10 condamnations et 20 années en détention. « Il est venu vers moi par rapport à mon expérience. Moi je sais ouvrir une porte, mais je n’ai pas le permis », pointe comme une évidence, le quinquagénaire au visage émacié. Cela faisait sept ans qu’il avait arrêté de voler. Mais l’équipée aurait rapproché le père et le fils.
Reconnus coupable, Steven condamné à 18 mois d’emprisonnement, dont 6 avec sursis. Sa partie ferme sera aménagée sous bracelet électronique. En revanche, son père est condamné à 3 ans, dont un avec sursis, avec mandat de dépôt. Il part entre deux escortes vers la maison d’arrêt de Nîmes en annonçant son intention de faire appel.
Pierre Havez