GARD L'économie du département détaillée par la Banque de France
Bilan 2019 des entreprises d'Occitanie et perspectives 2020 dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale. Telle était la thématique du premier des trois petits-déjeuners de la Banque de France au mois de février.
" La santé des entreprises n'est pas au mieux, comme chaque année nous faisons une enquête et les résultats sont un peu décevants car le commerce mondial a lui aussi de mauvais chiffres, entame le directeur gardois de la Banque de France, Philippe Saigne-Vialleix. La croissance chinoise est en forte baisse, les USA sont au cœur de nombreux conflits économiques, le Brexit, bref, il y a des problématiques un peu partout. "
Dans l'oeil du cyclone
Rien de bien rassurant, cependant, les chiffres sont des chiffres et les courbes des courbes. " La croissance mondiale s'essouffle. Nous sommes au creux de la vague mais dans quelques semaines ou petits mois ça va repartir à la hausse, ajoute Philippe Saigne-Vialleix. Les perspectives sont meilleures qu'il y a deux mois. La croissance en zone euro est de 1,2 %. C'est ce que nous avions prévu et elle sera de 1,1 en 2020. L'économie en France se porte malgré tout bien malgré un trou en décembre 2019 dû aux grèves et aux mouvements sociaux qui représentent une baisse de la croissance de 0,1 %. "
Le PIB (produit intérieur brut) devrait se stabiliser avant de reprendre du poil de la bête en 2021 et 2022. Le pays résiste bien, la croissance prévue par la Banque de France semble justifiée par son expérience en la matière. Même nos voisins, hormis l'Espagne (qui chute elle aussi) font moins bien avec une croissance plus faible que la nôtre.
" En 2019, 200 000 emplois ont été créé en France. Il y en aura 150 000 cette année et probablement 100 000 l'an prochain. Le chômage baisse aussi et s'approche des 8,3 % pour passer sous la barre de 8 % en 2022 si tout va bien. Nous sommes confiants ", lance le directeur gardois qui relève que le petit commerce connaît une belle embellie.
Baisses inquiétantes et valeurs sûres
La vente à distance, elle, voit sa croissance se tasser quelque peu mais elle représente 10 % du marché national quand elle dépasse les 20 % au Royaume-Uni. Les supers et hypermarchés voient quant à eux leurs chiffres baisser dangereusement. Le Gard est aussi un département rural. Ses terres agricoles sont nombreuses et ses spécialités le font sortir de l'ornière. La viticulture représente 60 % des terres cultivées et l'arboriculture signe elle aussi une montée en puissance.
Le Gard compte 155 000 hectares dont 53 000 de terres arables et 65 000 de cultures permanentes. La seule viticulture en consomme 55 000 et 8 000 de plus sont à mettre au crédit de l'arboriculture. Elle qui, il y a encore 25 ans n'existait pas chez nous, a été accentué par la création et l'emploi généralisé du canal Philippe Lamour.
Aujourd'hui, une exploitation moyenne de nectarines ou de pêches avoisine les 20 hectares et il faut investir 25 000 euros par hectares pour avoir une certaine chance de s'en tirer à bon compte. L'arboriculture, pour en finir avec elle, représente dans le Gard l'équivalent de 6 000 temps pleins, c'est le secteur qui se porte le mieux et qui est le plus rentable.
Au boulot dans le tourisme !
Pour le tourisme, c'est une autre sauce... Le Gard perd les pieds mais compte se relever prochainement. Pour cela, il faudra faire des efforts et se positionner mieux, être plus visible et investir. Beaucoup investir. Pour Régis Lavina, directeur général de Gard Tourisme, " les chiffres 2019 ne sont pas bons. Le tourisme français est en hausse mais chez nous il baisse de 3 %. L'hôtellerie classique est stable mais c'est le camping qui chute de manière vertigineuse. Les emplacements nus sont à la traîne. "
En Occitanie, le Gard arrive en troisième position derrière l'Hérault et l'Aude. Nous recevons 1,3 million de touristes pour cinq millions de nuitées. Heureusement que Nîmes, sa romanité et le Tour de France viennent sauver l'affaire ! Le sud du territoire, la Camargue a souffert. Quand on sait que le tourisme représente 10 % du PIB gardois et que c'est un levier essentiel de notre économie, les acteurs du secteur doivent relever leurs manches. " L'écosystème du tourisme est énorme et complexe mais Nîmes a été cité par le journal anglais le Guardian en automne dernier comme la meilleure des dix city "breaks" d'Europe, passant devant Biarritz et Angers ", conclut le directeur général de Gard tourisme.