GARD Les enseignants ne veulent pas perdre leur latin
Hier après-midi, plusieurs enseignants gardois se sont réunis dans l’enceinte du musée archéologique de Nîmes autour de Daniel-Jean Valade, adjoint au maire délégué à la culture. Ils ont exprimé leurs inquiétudes quant au projet de réforme du collège.
C’est la goutte d’eau qui pourrait faire déborder un vase en céramique de la Grèce Antique. Le projet de réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem pourrait entraîner la disparition de l'enseignement de langues anciennes comme le latin ou le grec. Une possibilité que les professeurs de lettres Gardois n’envisagent pas un instant.
Hier, à Nîmes, plusieurs d’entre eux ont organisé une conférence de presse pour faire part de leurs inquiétudes. Martine Quinot, professeur au collège Feuchères à Nîmes, entourée entre autres de Mireille Sanchez, présidente de l’Association Régionale des Enseignants de Langues Anciennes de l’académie de Montpellier (ARELAM), a détaillé : « Les langues anciennes sont fédératrices. Et je rappelle que ce sont les élèves qui nous choisissent. Ces matières sont des options. Pour leur donner envie, on innove tous les jours, on essaie d’être le plus varié possible. Nous nous emparons de toutes les nouvelles pédagogies ».
Ce que les enseignants ne digèrent pas, c’est aussi ce mépris affiché par les têtes pensantes parisiennes : « On nous traite de ringards, d’élitistes, de pseudo-intellectuels… », poursuit l’enseignante. Mais à Nîmes, on a du répondant. La preuve avec Daniel-Jean Valade : « On est dans une politique pédagogique de destruction. Madame Vallaud-Belkacem est doctrinaire. Elle défend des points indéfendables. Ces langues ne sont pas mortes parce qu’elles sont le lien intellectuel autour de la Méditerranée. Il faut bien être enfermé dans des bureaux à Paris pour ne pas le voir »
Pour que le latin et le grec soient toujours enseignés dès la classe de 5e pour la première matière et en 3e pour la seconde, les professeurs manifesteront le 19 mai prochain à Montpellier. Avec l’espoir, d’ici-là, que la ministre « prenne le temps de réfléchir », indique Martine Quinot qui enseigne certainement à ses élèves ce célèbre proverbe : « Errare humanum est ».
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Tony Duret