GARD L'Etat d'Urgence fait profil bas
Nous n'en saurons pas plus. L’État d'Urgence a été instauré il y a plus d'un mois et peu de détails sont communiqués par la Préfecture. Quelques perquisitions, une personne écrouée et des "choses intéressantes" à se mettre sous le dent mais pas de quoi se faire briller à moins que les plus grosses affaires ne soient en cours...
"Je suis le Préfet du Gard jusqu'au 31 décembre, je reste donc aux manettes jusqu'au dernier jour, je dois bien cela aux gardois!" annonçait Didier Martin qui est nommé au 1er janvier 2016 Préfet de l'Oise. "Les enjeux sont trop importants pour s'occuper du déménagement" poursuit-il.
Après un premier bilan, il est l'heure du point d'étape de fin d'année. Le Parlement a validé l’État d'Urgence pour trois mois à partir de novembre dernier et les représentants de l’État dans le Gard souhaitaient donner quelques éléments. Si le dispositif le plus visible est de loin le plan Vigipirate renforcé, le Préfet Didier Martin s'est déplacé à plusieurs reprises pour vérifier l'efficacité du dispositif. "J'ai recueilli énormément de témoignages de satisfaction venant des élus, des citoyens, des commerçants... Les patrouilles dynamiques sont une bonne chose".
Dispositif maintenu et lieux de cultes surveillés
Pour les fêtes de fin d'année, "le dispositif est maintenu, dimanche dernier, il y a eu un pic de fréquentation dans les centres commerciaux. Durant les fêtes, les lieux de cultes, catholiques et protestants, seront surveillés. Il y aura une présence discrète mais réelle des forces de l'ordre. Pour la saint-Sylvestre, le Gard est plutôt calme et apaisé mais des dispositions sont prises" brosse le Préfet.
Si l’État d'Urgence fait partie de l’État de Droit, dans le Gard, aucune décision prise n'est contestée. Les possibilités d'interventions des autorités administratives se font sur deux niveaux. La limitation des déplacements des supporters de football et les assignations à résidence. Pour les assignations, il y en a eu 4 dans le département et une personne écrouée du côté de Beaucaire. "Ces gens là ne sont pas des terroristes mais ils sont en contact avec des djihadistes ou ont fait des voyages dans des pays sensibles".
De son côté, le Préfet a mis en place l'interdiction de manifester sur la voie publique et a organisé des perquisitions administratives, une quarantaine environ. Ces perquisitions visaient des domiciles, des caves, des locaux commerciaux, des garages... Des lieux susceptibles d'accueillir des filières djihadistes et pour le département ces perquisitions ont couvert l'ensemble du territoire (Nîmes, Alès, Bagnols, le Gard Rhodanien et même Le Vigan). Souvent, même s'il la police rentre bredouille, ce genre de sortie permet de savoir s'il y a un lien avec l'islamisme radical.
Des perquisitions pas tout à fait décevantes
"Les perquisitions ont permis de découvrir des choses intéressantes comme de l'argent, des stupéfiants, des drapeaux... Et dans d'autres cas, nous n'avons rien trouvé mais cela ne veut pas dire qu'il n'y avait rien! Tout a été nettoyé à temps, il n'y a pas eu l'effet de surprise. Nous n'allons pas oublier ces endroits car nous ne sommes pas naïfs. Parfois, ces perquisitions nous permettent aussi d'avancer sur d'autres affaires et chez nous, les suites judiciaires données à ces affaires sont assez élevées" évoque Didier Martin alors que les inquiétudes sont encore fortes et que les attentats restent dans les têtes des gardois. "Le risque d'attentat est toujours élevé et l’État, dans sa mission régalienne, fait le nécessaire. Il n'y a pas de zone de non-droit, un démantèlement de réseau de stupéfiants est aussi une bonne chose, il faut que les habitants de ces quartiers sachent que les forces de l'ordre sont présentes!" conclut le Préfet Martin.
Au final, c'est Internet qui pour le Gard est le gros problème. Bizarrement, l'outil informatique est déterminant dans le désir d'aller faire le djihad même si le phénomène semble s'être ralenti. Certains gardois partis en Syrie sont des convertis ou des jeunes qui ne sont jamais allés à la mosquée!