Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 04.01.2022 - marie-meunier - 2 min  - vu 394 fois

GARD RHODANIEN Bientôt des moutons dans les vignes ?

Le fort Saint-André de Villeneuve est actuellement fermé au public, mais pas aux moutons ! (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Si l'Union européenne s'est fixée comme objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050, l'agglomération du Gard rhodanien veut y arriver pour 2040. C'est-à-dire qu'elle doit avoir des émissions de CO2 qui ne dépassent pas la capacité d’absorption de l’environnement. 

Pour cela, tout un tas de mesures est prévu pour très bientôt : campagne de thermographie aérienne, promotion des circuits courts, soutien des projets en lien avec le vélo, ouverture de pôles d'échanges multimodaux et de la ligne TER rive droite du Rhône... Une autre proposition plus vertueuse est aussi dans les tuyaux : le développement du viti-pastoralisme.

L'idée est que les éleveurs mettent gratuitement leur troupeau de moutons sur les terres agricoles, et notamment dans les vignes pour désherber. Cela permettrait d'éviter quelques pulvérisations d'herbicides ou les passages de tracteurs qui fonctionnent à l'essence. C'est donc un échange gagnant-gagnant à fort gain environnemental, comme l'a expliqué au dernier conseil communautaire, Véronique Herbé : "Cette entente permet à des éleveurs locaux, à la recherche de surfaces, de disposer d’une autonomie alimentaire gratuite et de proximité. Il s’agit également d’un procédé particulièrement respectueux de l’environnement avec notamment la limitation de l’utilisation des herbicides et l’amélioration de la biodiversité dans les sols."

Une action mise en place en 2023-2024

Dans certains secteurs du Gard rhodanien, cette démarche est déjà expérimentée. Mais la volonté est maintenant de l'initier sur d’autres parcelles : domaines viticoles, terrains privés ou publics aujourd’hui délaissés. Pour cette action, l'Agglo se propose de mettre en relation les propriétaires fonciers et les éleveurs. Elle prendra également un prestataire pour certaines missions.

L'objet de la délibération prise début décembre en conseil communautaire était de demander des subventions pour mettre en place l'animation de cette action en 2023-2024. Grâce au programme de Développement rural, elle pourrait bénéficier d'une subvention représentant 63% des dépenses prévisionnelles estimées entre 30 000 et 35 000 €.

"Ce projet se situe complètement dans le sens de l'histoire"

Cette mesure a suscité un grand engouement auprès des élus communautaires du Gard rhodanien. Notamment auprès de Patrick Palisse, maire du Pin : "Ce projet me paraît très intéressant [...] et se situe complètement dans le sens de l'histoire. Je pense qu'il y aura beaucoup de gens intéressés puisqu'aujourd'hui pas mal de vignes sont enherbées." Ce sera toute la mission de l'Agglo de trouver les terres disponibles. La chambre d'agriculture a déjà connaissance des troupeaux et des disponibilités en termes de cheptels.

"Aujourd'hui, on n'a pas beaucoup communiqué et on a déjà le maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas qui veut nous mettre deux bergers dans la boucle", se réjouit Jean-Christian Rey, président de l'Agglomération du Gard rhodanien. Mais chaque chose en son temps, il faut d'abord avoir les retours de cet appel à projets et recenser les viticulteurs partants.

Olivier Jouve, maire de Saint-Géniès-de-Comolas, l'a déjà déjà partiellement testé sur sa commune. Il propose d'englober maquis et forêts dans le dispositif "pour prolonger la pâture des troupeaux" et peut-être aussi pour limiter le risque d'incendie. Car laisser les troupeaux au moment de l'éclosion des bourgeons dans les vignes pourraient vite s'avérer contre-productif... La délibération a été adoptée à l'unanimité.

Marie Meunier

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