GARD RHODANIEN Conseil d'agglomération : ça avance pour les pôles d'échanges multimodaux de Bagnols/Cèze et Pont-Saint-Esprit
Ce lundi 14 décembre au soir, les élus du Gard rhodanien se sont réunis pour le dernier conseil d'agglomération de l'année 2020, à la salle multiculturelle de Bagnols/Cèze. Il aura fallu un peu plus de deux heures pour écouler les 36 points de l'ordre du jour.
C'est Claire Lapeyronie qui a ouvert la case n°16 du calendrier de l'Avent communautaire: pas de chocolat mais une belle avancée sur le projet des pôles d'échanges multimodaux de Bagnols/Cèze et de Pont-Saint-Esprit. La délibération portait sur la définition du projet, l'affectation de la maîtrise d'ouvrage et l'approbation du plan de financement.
En effet, la Région Occitanie et l'Agglomération du Gard rhodanien travaillent à ce que ces PEM soient prêts pour la réouverture aux voyageurs de la ligne SNCF de la rive droite du Rhône, prévue pour décembre 2021. Pour rappel, les PEM sont des lieux de connexion de différents modes de transport, regroupant plusieurs correspondances.
"On tiendra le planning, aujourd'hui, il n'y a pas de raison. On a l'argent et tout ce qu'il faut", attestait Jean-Christian Rey en amont du conseil communautaire. "La bonne nouvelle, c'est que dans le cadre du plan de relance, l'État va abonder au financement à hauteur de 760 000 €", annonce Claire Lapeyronie, rapporteur de la délibération. Un nouveau montant qui vient aider ce projet déjà subventionné à 60-70%, dont le budget prévisionnel s'élève à 5 318 053 €.
Pour l'heure, les phases d'acquisition foncière des terrains des deux PEM sont en cours. Sur le calendrier prévisionnel, les études de conception devraient s'étendre de février à mai 2021 puis suivra la phase 1 des travaux de juin à décembre 2021. Quant à la phase 2, elle courra de septembre 2021 à mai 2022. La SNCF se charge des travaux entre la gare et les voies notamment la sécurisation, l'aménagement de l'accès pour les personnes à mobilité réduite... La délibération a été adoptée à l'unanimité.
Une navette urbaine pour Pont-Saint-Esprit en mai 2021
Toujours dans le domaine des transports, les élus ont voté pour la mise en place d'une navette urbaine à Pont-Saint-Esprit. Ce service devrait démarrer le 2 mai 2021, une fois que les travaux sur l'entrée de ville seront terminés. La navette gratuit Uggo dessert déjà la ville de Bagnols/Cèze depuis le 6 janvier 2020 et a transporté depuis 53 000 usagers.
Le point n°2 était particulièrement important pour l'avenir du territoire : c'est l'approbation de la dernière mouture du SCoT (schéma de cohérence territoriale) qui clôture presque 10 ans de procédure. Un document d'urbanisme commun pour répondre aux enjeux et aux évolutions du Gard rhodanien dans les années à venir (accueil des nouvelles populations, assurer la transition énergétique, développement des services et des équipements de proximité...).
"C'est maintenant que le travail va commencer car d'avoir le SCoT validé nous permet de travailler tous ensemble avec les communes membres sur leur PLU, leurs documents d'urbanisme... C'est la première marche pour arriver à la cohésion de notre territoire. [...] Tant qu'il existait pas, il bloquait énormément de procédures", resituait au préalable du conseil, Jean-Christian Rey. Ce n'est donc pas le moment de se beurrer la... biSCoT.
Les communes disposent d'un délai de deux ans pour mettre en compatibilité leur PLU. Yves Cazorla, vice-président et également maire de Laudun-l'Ardoise, a tenu à rappeler la dynamique démographique que connaît sa commune depuis des années et espère que ce SCoT ne va pas restreindre les zones à urbaniser. "Il y a un petit peu de marge de manœuvre et de capacité d'adaptation. Peut-être que des communes n'atteindront pas ce taux de croissance donc d'autres pourront en avoir un peu plus. On aura du temps pour trouver des solutions intelligentes, ce n'est pas verrouillé", rassure José Rieu, maire d'Issirac, rapporteur de la délibération.
"Le SCoT donne des grandes orientations. Le seul maître de l'urbanisme dans une commune, c'est le maire"
Alexandre Pissas, maire de Tresques, est aussi intervenu en signifiant : "Nous commune de Tresques le rapport tel qu'il est présenté ne nous convient pas pour de très nombreuses raisons. [...] On ne comprend pas pourquoi la commune de Tresques n'apparaît pas dans les observations." Il approuve la recommandation n°5 voulant que les communes disposent d'une certaine latitude pour traiter les cas particuliers en matière d'urbanisme. "C'est une belle recommandation, mais je ne sens pas que dans l'approbation de ce SCoT elle puisse prospérer", pointe Alexandre Pissas.
Ce à quoi José Rieu lui a répondu : "Tu comprends bien qu'il y a des exigences qui sont difficilement compatibles avec l'orientation. On n'est pas fermés à la discussion mais certains éléments demandent des solutions adaptées. On ne peut pas tout prendre pour argent comptant." Alexandre Pissas revient à la charge en affirmant que l'identification parcellaire relevait du "pouvoir municipal". "Avec le SCoT, on ne descend pas jusqu'à la parcelle, on parle de tâche urbaine. Tu joues sur les mots", lui rétorque José Rieu.
Et Christian Rey de clôturer ce dialogue avec un ton qui se veut apaisant : "Le SCoT donne des grandes orientations. Le seul maître de l'urbanisme dans une commune, c'est le maire." Les éclaircissements n'auront pas fini de convaincre toute l'assemblée puisqu'après encore deux interventions de Sophie Guigue, maire de Salazac, et de Laurent Nadal, maire de Cavillargue, la délibération a été adoptée avec deux votes contre et 12 abstentions.
Marie Meunier