GARD RHODANIEN L’eau et les déchets font « débat » en conseil d’Agglo
Le dernier conseil communautaire de l’Agglo du Gard rhodanien de l’année, et très probablement de la mandature, s’est tenu ce lundi soir à Saint-Victor-la-Coste.
Un ordre du jour copieux, 48 délibérations (!), mais des débats lénifiants. C’est peu dire que ce conseil communautaire a été dans la droite lignée des précédents. Ainsi, les sujets habituels, pour ne pas dire les marottes, du conseil sont revenus : l’eau et l’assainissement et les déchets, notamment la déchetterie de Laudun-l’Ardoise.
Pas le rapport d’activité 2018 de l’Agglo, qui a permis aux élus durant plus de trois quarts d’heure de trier leurs mails et/ou leur courrier en retard, mais passons. Ni le Programme local de l’habitat 2019-2024, qui sera adopté à l’unanimité, les débats sur ce point étant usés jusqu’à la corde depuis un an. Seul l’opposant bagnolais Christian Roux s’aventurera à poser la question de l’impact du report sine die du réacteur nucléaire Astrid sur ce programme. Ce à quoi le président, Jean-Christian Rey, répondra que de toute façon il n’était plus possible de modifier les projections d’augmentation démographique d’1,1 % par an.
Les élus s’écharperont plus sur des questions de rapports de commissions non reçus, pour a priori des raisons techniques (« vérifiez vos spams ! », lancera le président), que sur l’avenant Véolia sur le traitement des ordures ménagères résiduelles, passé comme une lettre à La Poste. Sur l’eau et l’assainissement également, pourtant c’est un sujet on ne peut plus d’actualité, avec un transfert de ces compétences des communes vers l’Agglo au 1er janvier prochain, les débats sont restés soit techniques, soit superficiels. Le communiste spiripontain Jean-Marie Daver se réaffirmera « totalement opposé à ce transfert », ce à quoi Jean-Christian Rey répondra en latin « dura lex », manière de rappeler que cette décision a été prise à l’Assemblée nationale et que la loi c'est la loi même si elle est dure.
Plus loin, il sera question de fixer les tarifs des services eau et assainissement à l’échelle de l’Agglo. En gros, il s’agit d’une moyenne des tarifs précédents, avec une part fixe et une part variable. Seul le maire de Saint-Pons-la-Calm critiquera la décision de soumettre l’eau à la TVA partout, alors qu’un certain nombre de petites communes en étaient exemptées. « Le grand gagnant de cette opération, c’est l’État », affirmera l’élu, sans que personne ne le contredise. Là aussi, la décision vient de plus haut. Le débat tournera ensuite au technique, et nous vous épargnerons les considérations sur le FCTVA, le transfert des excédents ou encore les allers-retours législatifs sur la question de l’eau pluviale. Tout juste, sur la question de la continuité des travaux entrepris par les communes, Jean-Christian Rey affirmera que l’Agglo ne « laissera pas aller à vau-l’eau. » Sachez-le.
Le message Telegram de la discorde
Sur les déchets, Jean-Christian Rey rappellera que sur les 25 000 tonnes d’ordures ménagères traitées chaque année, « plus de 5 600 tonnes de déchets valorisables sont présentes dans les ordures ménagères. C’est 800 000 euros de pertes pour l’Agglo. » Là aussi, rien de nouveau sous le pâle soleil de décembre, sauf que le tonnage global augmente cette année de 4 % pour les ordures ménagères résiduelles.
Le maire de Laudun-l’Ardoise, Yves Cazorla, en profitera pour demander des nouvelles du plan de réhabilitation des déchetteries, histoire de savoir si la sienne, qui a besoin d’une remise aux normes, en ferait partie. Eh bien non. Après avoir vu les deux élus s’écharper plusieurs minutes sur la teneur d’un message échangé sur Telegram, symbole de la hauteur des débats lundi soir, Jean-Christian Rey répondra à Yves Cazorla que : « Pas du tout, elle est en zone inondable. Nous voulions en construire une neuve, vous n’êtes pas d’accord, et pour la réhabilitation, l’État dit qu’il financera, à condition qu’elle respecte votre Plan local d’urbanisme (PLU, ndlr). Nous sommes en train de regarder si ces travaux sont compatibles. »
Le maire de Laudun affirmera qu’il n’était pas au courant de ces derniers développements tout en affirmant que ces travaux étaient bel et bien compatibles avec le PLU. Une donnée qu’il tire peut-être d’une étude que la mairie a fait faire sur la déchetterie, qui appartient… à l’Agglo. « Vous avez commandité une étude sur un équipement qui n’est pas le vôtre, c’est illégal », lui rappellera le président. Là aussi, sur les relations entre le maire de Laudun-l’Ardoise et le président de l’Agglo, rien de nouveau.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
Et aussi :
Presque rien sur le VT : c’est peu dire que ces derniers temps, la mise en place du Versement transport (VT) par l’Agglo a fait polémique, les chefs d’entreprise locaux ayant fait part de leur mécontentement. On pensait le sujet au coeur de la soirée, il n’aura finalement constitué que ses prémices. Ainsi, Gérald Missour rappellera que, dans le compte rendu du dernier conseil, Jean-Christian Rey avait bel et bien dit que la taxe servirait notamment à financer la déviation de l’Ardoise. Or, d’après le maire de Saint-Nazaire, c’est illégal. « Le VT finance tous les investissements liés à un accès à la mobilité. La déviation fait partie du désenclavement du territoire. J’espère que l’État aura la même vision que nous », lui répondra Jean-Christian Rey. Roulez jeunesse !