La journée de vendredi a été éprouvante pour beaucoup de conducteurs de bus. La mobilisation des agriculteurs a généré énormément de ralentissements. Au point que certains trajets en car "sont passés de 20 minutes à 2h voire 3h", relate Georges, délégué du personnel des conducteurs de Faure, une des trois compagnies d'autocars qui assurent le transport dans le Gard rhodanien. Ce lundi matin, les conducteurs ont décidé d'exercer leur droit de retrait "considérant que la sécurité des enfants dans les cars en cas de blocage n'est plus assurée", est-il indiqué dans un communiqué. 

Ils sont une trentaine à ne pas avoir pris le volant ce lundi matin et donc à ne pas assurer leur desserte scolaire ou urbaine. "Les conditions de vendredi ont été exécrables, chaotiques... On a dû déposer les élèves à des heures inadaptées. Certains sont rentrés à 18h-19h", témoigne une autre conductrice de Faure. "On a entre 40 et 50 enfants par car. On était seul avec eux pendant 3h au lieu de 20 minutes. On voulait obtenir de la direction une décharge de responsabilité dans ces conditions", pointe le délégué du personnel. Car vendredi, certains enfants "pleuraient ou angoissaient", d'autres "sont sortis du car" en dehors des arrêts, assurent les conducteurs.

"Ce mouvement n'est pas contre notre direction mais c'est notre responsabilité qui est engagée", insiste le délégué du personnel. À cause des ralentissements, les conducteurs n'ont pu effectuer qu'une sortie scolaire au lieu de deux ou trois vendredi. Les plus malchanceux sont rentrés au dépôt très tard.