IL Y A UN AN... Bar et restaurants fermés, élections municipales maintenues mais abstention record
Beaucoup considèrent le 15 mars 2020 comme le dernier jour de la vie d’avant. Celle où nous pouvions boire un coup avec nos amis et sortir au-delà de 18h, manger au restaurant, aller au cinéma ou voyager à l’autre bout du monde si ça nous chantait. Un an après, Objectif Gard décide de retracer les débuts de cette crise qui a bouleversé nos existences. Chaque jour, retrouvez une rétrospective de ce qu’il s’est passé pile 365 jours auparavant dans le département au cours de cette année pas comme les autres.
Ce dimanche 15 mars 2020, nous nous levions un peu vaseux. La veille, le Premier ministre a exigé la fermeture de tous les « tous les lieux recevant du public, non indispensables à la vie du pays » dès minuit. Qu’englobe le terme « non indispensables » ? C’est encore flou. Mais d’ores et déjà, les bars, les restaurants, les discothèques savent qu’ils doivent baisser le rideau pour une durée indéterminée. Le dimanche matin, Gilbert du restaurant "Dolce et café" à Nîmes, vide ses frigos et proposent des denrées périssables aux passants. Il trouve la décision sensée : « La santé doit passer avant l'argent".
L’évolution de l’épidémie de coronavirus vient de passer au stade 3. Les annonces ne laissent présager rien de bon. Quelques jours auparavant, le président de la République a décrété que tous les établissements scolaires à compter du lundi 16 mars seraient fermés. L’hypothèse d’un confinement se dessine dans les esprits…
54,03 % d'abstention au premier tour des Municipales dans le Gard
Mais il y a une chose que le virus n’a pas encore arrêté, c’est le calendrier électoral. Ce 15 mars marque le premier tour des élections municipales. Dans le Gard, 715 bureaux sont ouverts et 544 736 électeurs appelés aux urnes. On sera très loin du compte avec un taux d’abstention record de 54,03%.
Assesseurs et délégués du bureau ont les mains gantées pour éviter tout contact. Des désinfections sont réalisées régulièrement. Certains électeurs ont amené leur propre stylo. Le sujet coronavirus s'invite sur toutes les lèvres, pas encore camouflées par les masques. L’épidémie frappe fort chez nos voisins italiens. On y déplore ce jour-là, 368 nouveaux morts en 48 heures.
Alors on sent une certaine tension dans les files d’attente pour aller voter : « On a des craintes. Un coup on a peur, un coup on n’a pas peur. Mais on veut participer », confiait Nadjia électrice alésienne, venue de bonne heure dans l’espoir d’éviter les grandes affluences. Sauf que beaucoup ont eu la même idée qu’elle.
Un scrutin faussé par l'abstention due à la peur du virus ?
Vincent, électeur beaucairois, n’était pas pour maintenir ces élections : "Malgré les mesures de sécurité qui ont été prises, je pense que la meilleure mesure aurait été de suspendre ces élections. Quelques mois supplémentaires, ça n'aurait rien changé et on pourrait éviter des risques sanitaires, des risques de transmission de ce virus." Le second tour des municipales sera d'ailleurs reporté trois mois plus tard.
Pour Julien Sanchez à Beaucaire, Max Roustan à Alès, Jean-Luc Chapon à Uzès ou encore Pascale Bories à Villeneuve-lez-Avignon, ça passe dès le premier tour. Dans la plupart des villes où il y aura un second tour, les maires sortants sont en tête comme à Nîmes, Pont-Saint-Esprit ou encore Bagnols/Cèze. Beaucoup de candidats - souvent des devancés - déplorent un scrutin « faussé » par l’abstention due à la peur que suscite le covid-19, remettant parfois en cause les bons résultats des leaders. Jean-Paul Fournier avait tonné : « Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ! ». Et un an plus tard, on y fait toujours face…
Marie Meunier
Plus d'informations sur les articles parus il y a un an :
https://www.objectifgard.com/2020/03/15/gard-coronavirus-commerces-reunions-manifestations-le-point-ce-dimanche-midi-de-la-prefecture/
https://www.objectifgard.com/2020/03/15/fait-du-jour-dans-le-gard-les-elections-municipales-en-chiffres/
https://www.objectifgard.com/2020/03/16/fait-du-jour-dans-le-gard-le-coronavirus-grippe-les-municipales/