LA RÉCAP' Très chère Nîmes, le pot de terre contre le pognon, l'incendiaire sonne toujours deux fois
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Très chère Nîmes. Si Nîmes est chère à notre coeur, elle l'est tout autant pour notre porte-monnaie. Et se faire taper dans les bourses, indéniablement, ça fait mal ! Alors c'est peu dire que l'annonce faite cette semaine par l'Agglo nîmoise de prévoir l'augmentation de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TOM) et d'instaurer une taxe GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et protections contre les inondations) - une initiative à laquelle plusieurs communes de Nîmes métropole, dont Nîmes, sont opposées - a fait grincer des dents chez des contribuables déjà pas très bien lotis et copieusement ponctionnés par les collectivités locales. S'abritant avec des prudences d'épicier auvergnat derrière la nécessité de renflouer les caisses de Nîmes métropole pour le budget 2021, le président Proust envisage de collecter ainsi entre 7 et 9 M€ par an. C'est oublier un peu vite que ces nouveaux prélèvements seraient de nature à faire bondir la taxe foncière de 50 à 70€ par an. Par ailleurs, sauf à souffrir d'amnésie, l'ancien premier adjoint Les Républicains de la ville de Nîmes, n'est pas sans savoir que la cité des Antonin figure, selon nos confrères du journal Les Echos, au 3e rang du classement 2018 des villes les plus imposées au titre de ladite taxe foncière (*). Et, sésame sur le Mac'Do, encore au 3e rang du classement des taux des impôts locaux par villes et par communes en 2019/2020 avec un taux de 40,01 (**) (inchangé depuis 2017, NDLR). À ce régime-là, Franck Proust va bientôt devoir s'expliquer sur la manière dont il compte s'y prendre pour tondre un œuf et ratiboiser tous les Nîmois frappés d'alopécie pécuniaire irréversible. Prochaine étape, le rétablissement de la taille et de la gabelle ?
* Le calcul du montant de l’imposition a été réalisé selon le profil d’un couple avec 2 enfants habitant un logement dont la valeur locative est égale à 1,5 fois la valeur locative moyenne des logements de la ville.
** Sources : DGFiP, classement Toutsurmesfinances.com
Le pot de terre contre le pognon. Au contraire de l'empereur romain Vespasien, ils pensent que l'argent a une odeur et que celui de l'Amazon du multimilliardaire Jeff Bezos ne sent pas bon. Samedi dernier, à Fournès, ils étaient peu ou prou un millier à se retrouver sur le site de la Pale pour marquer leur opposition au projet d'implantation d'un centre de tri de colis du géant du e-commerce à quelques encablures du Pont du Gard. Sur le terrain de l'éventuel futur entrepôt, les manifestants, parmi lesquels figuraient des citoyens lambdas, des adhérents d'associations environnementales et des militants d'ATTAC et de la France insoumise, ont symboliquement planté des arbres. Au nombre des défenseurs de l'environnement, un brin ironique, Didier Riesen, de l’association uzégeoise "Prima Vera", faisait semblant de s'interroger : « Imagine-t-on un instant un entrepôt Amazon dans la baie du Mont Saint-Michel ? » Et là où le promoteur de l'opération, l’entreprise Argan, envisagerait la création par Amazon de 200 emplois, l'association ADERE verrait plutôt qu’un entrepôt « une régie agricole intercommunale » pour les cantines scolaires des communes du secteur, envisagée comme « une vitrine pour la porte d’entrée de notre territoire. » Une chose est sûre, c'est que ce projet est source de crispation et qu'il divise. De toute évidence, on n'en n'a pas terminé de ce combat entre le David gardois et Goliath américain ni de l'affrontement entre le pot de terre et le pognon.
L'incendiaire sonne toujours deux fois. C'est certainement une des enquêtes qui leur aura donné le moins de fil à retordre. Certainement soucieux de leur éviter un fastidieux triturage de méninges et des rébarbatives investigations de terrain, jeudi un homme a préféré prendre son téléphone pour appeler les gendarmes d'une commune voisine de Nîmes pour s'accuser d'avoir, la veille, incendié volontairement le véhicule de celle pour laquelle il avait pourtant longtemps brûlé d'amour et à qui il avait déclaré sa flamme avant qu'ils ne mettent un terme à cette relation. Et comme les pandores ne répondaient pas assez vite à son goût, le présumé boutefeu n'a pas hésité à réitérer son appel. Finalement, placé en garde à vue, en attendant son procès l'homme devra se soumettre à une expertise psychiatrique réclamée par le parquet de Nîmes, histoire d'être sûr qu'il n'est pas un peu "allumé". Moralité de l'histoire : comme le facteur, l'incendiaire sonne deux fois.
Philippe GAVILLET de PENEY